Tennis de table aux JO 2024 : Félix Lebrun, l'adolescent qui ...
A l’âge de 5 ans, Félix Lebrun avait matérialisé un rêve sous la forme d’un dessin. Le garçon s’était représenté sur un podium, avec une médaille autour du cou. D’or, forcément. Comment un enfant peut-il imaginer gagner une « simple » médaille de bronze ou même d’argent ? Celle qu’il a remportée, dimanche 4 août, dans l’enceinte surchauffée de l’Arena Paris Sud, fera grandement son affaire, douze ans plus tard. Le jeune Montpelliérain (17 ans) s’est aisément imposé, par 4 sets à 0 (11-6, 12-10, 11-7, 11-6), face au Brésilien Hugo Calderano dans la « petite finale » du tournoi du simple messieurs des Jeux olympiques. Le prodige du tennis de table français a produit un match plein et engagé face à cet adversaire qui avait presque tout aussi rudement battu son frère Alexis (1-4) en quarts de finale.
Cette première médaille française aux JO en individuel – depuis celle en argent obtenue par Jean-Philippe Gatien à Barcelone en 1992 – aura finalement été plus facile à gagner que ses deux derniers matchs. Car avant cela, Félix Lebrun a dû s’employer pour venir à bout d’adversaires moins bien classés que lui (battus 4-2 ou 4-3), avant de subir la loi (0-4) du Chinois Fan Zhendong en demi-finales, vendredi. Un épanchement lacrymal semblable à celui dont fut atteint son frère aîné Alexis deux jours plus tôt laissait augurer des lendemains compliqués. C’était mal connaître Félix Lebrun.
Après avoir enchaîné l’ordinaire de tout avant-match – récupération, séance vidéo, vidage de crâne (quelques shoots sur un terrain de basket-ball, en l’occurrence) – le pongiste à la prise porte-plume s’est rendu à l’Institut national du sport et de l’éducation physique (Insep), dans le bois de Vincennes (12e arrondissement de Paris), en compagnie de son coach, Nathanaël Molin.
Avant de commencer la séance d’entraînement, celui-ci a pris son poulain « entre quatre-z-yeux » et lui a demandé : « Comment ça va, pour de bon, hein ? » « J’ai un peu peur », lui a répondu le numéro 1 français. « C’est normal d’avoir peur,a rétorqué le technicien. Ça fait dix-sept ans que tu te prépares à jouer à ce match. » Disons douze, si l’on prend en compte le fameux dessin prophétique évoqué plus haut, et le fait que, nourrisson, le futur champion n’imaginait sans doute pas qu’il le deviendrait.
Il visera l’or à Los Angeles
Scrupuleux dans l’application du plan de jeu décidé en amont avec son entraîneur – raccourcir le nombre d’échanges afin d’éviter les « rallyes » dans lesquels excelle son adversaire au coup droit dévastateur – Félix Lebrun a surtout fait preuve d’un mental d’acier contre Hugo Calderano. « Vu son âge [28 ans], il avait sans doute un peu plus de pression que moi, car j’aurai sans doute d’autres occasions de disputer des finales », a-t-il remarqué. Sans évoquer les Jeux de Los Angeles, dans quatre ans, où il visera clairement l’or.
Il vous reste 50.97% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.