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JO 2024 : « A cinq ans, il dessinait le podium olympique », Félix ...

JO 2024   A cinq ans il dessinait le podium olympique  Félix
Félix Lebrun a mis fin à 30 ans de disette du tennis de table français, qui a toujours cru en destin du cadet de la fratrie

Depuis la Bombonera du ping,

Un dernier retour de service dehors et soudain, toute l’équipe de France au grand complet qui bondit et hurle sa joie. Certains se congratulent, d’autres montent sur leur siège. Alexis Lebrun se prend la tête dans la main. Juste devant nous, on voit Patrick Chila applaudir en versant sa petite larme. Il était le dernier tricolore, jusque-là, à avoir remporté une médaille olympique, en 2000 à Sydney avec Jean-Philippe Gatien en double. Il est enfin effacé des tablettes et il ne peut pas être plus heureux. Il aura l’occasion de le dire quelques minutes plus tard à Félix Lebrun, après que ce dernier a été porté en triomphe par toute la délégation au pied de la tribune.

Une mamie émue

Le petit prince du tennis de table tricolore a réussi son immense pari, ce dimanche, en décrochant une magnifique médaille de bronze. Dans ce sport confisqué par les Asiatiques depuis le début du siècle, c’est un exploit de voir un petit Français là, à la table des géants. En individuel, la France n’avait plus connu de podium olympique depuis celui de Philou Gatien à Barcelone, en 1992. « C’est vrai, ça fait tellement longtemps que ça rend le truc encore plus énorme, savoure le blondinet de 17 ans. C’est incroyable pour moi de marquer l’histoire du tennis de table français. »

Devant les journalistes, son émotion est palpable mais il a eu le temps de redescendre un peu. Une demi-heure plus tôt, c’est un tsunami d’émotions qui l’a submergé après la balle de match. « C’est la première fois de ma vie que je pleure de joie, raconte-t-il. Je ne suis pas quelqu’un d’hyper émotif, mais là j’en rêve depuis tout petit. » Ce n’est pas une image. Son coach Nathanaël Molin, ami de longue date son père Stéphane et qui le connaît depuis tout petit, peut en témoigner. « Avant le match, il m’a dit qu’il avait un peu peur. Je lui ai répondu "c’est normal, maintenant ça fait 17 ans que t’es prêt à le jouer, il n’y aura pas de soucis", expose-t-il. Parce que oui, il est prêt depuis toujours, en tout cas depuis qu’il a conscience de quelque chose où il y a un duel. A 5 ans, il le dessinait le podium olympique. »

La joie de Félix sur la balle de match, avec son coach Nathanaël Molin au premier plan.
La joie de Félix sur la balle de match, avec son coach Nathanaël Molin au premier plan.  - CHINE NOUVELLE

Tant qu’on est dans l’affect, plongeons-y vraiment avec Hélène, la mamie. On la voit, au loin, qui observe son petit-fils dans la zone réservée aux médias. On s’approche. « Je suis très émue pour lui parce qu’il le mérite vraiment, c’est un travailleur acharné », relève-t-elle avec fierté. Elle nous confie avoir une pensée pour son mari, décédé lorsque Félix avait un an et demi. « Toute cette histoire part de lui et moi, qui jouions en loisirs, livre-t-elle. Après, mon fils m’a demandé de créer un club dans le village où on habitait à l’époque, et à 14 ans, Jacques Secrétin l’a vu jouer et a trouvé qu’il était doué… »

La saga familiale était née. Ce fils dont Hélène parle, c’est Christophe Legoût, qui a fait partie de la génération des « Mousquetaires » dans les années 90, avec Gatien et Chila. Sa sœur jumelle s’est mariée avec son meilleur ami, Stéphane Lebrun, lui aussi joueur au plus haut niveau. Quatre enfants naîtront de cette union, dont Alexis et Félix, donc.

Avec ce dernier, Hélène a noué une relation très forte. On la laisse poursuivre : « Quand mon mari était malade, Stéphane venait à la maison tous les matins à 10 heures, avec le journal, une baguette de pain, et son garçon. Il me disait "Mamie Lène, vous voulez aller promener Félix ?" Et il restait une demi-heure avec mon mari pour que j’aie ce moment de liberté. Ça m’a permis de développer une belle complicité depuis toujours avec Félix. » A tel point qu’avant de venir à Paris pour les JO, le cadet de la fratie lui a demandé s’il pouvait venir dormir chez elle, où il se sent bien.

Une démonstration de A à Z

On peut dire que ça lui a réussi. Le numéro 5 mondial a parfaitement tenu son rang dans ce tournoi, malgré la pression des attentes suscitées par son extraordinaire explosion ces deux dernières années. Défait logiquement en demi-finale par le Chinois Fan Zhendong vendredi, il a su se remobiliser pour cette petite finale qui valait si cher. Et ce midi, il a littéralement broyé Hugo Calderano (4-0), le numéro 6 mondial qui restait pourtant sur deux victoires contre lui.

« Tactiquement j’ai changé complètement par rapport à ces deux derniers matchs, explique Félix. C’est un joueur qui envoie très fort, peut-être le plus puissant du monde, mais il a besoin d’un peu de temps pour s’organiser donc j’ai essayé de lui mettre la pression sur toutes les premières balles. » On l’a vu en effet, il n’y a pas eu beaucoup de points spectaculaires, tout s’est joué ou presque sur la séquence service-remise et les deux coups de raquette suivants. « J’ai cherché à raccourcir les échanges, lui mettre la pression sur mes premières balles, et si c’est lui qui démarrait envoyer fort en contre top, reprend le Français. Il fallait juste accepter de faire quelques fautes, qui sont obligées quand on prend des risques comme ça. »

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Ce schéma, préparé par le pôle vidéo toute la nuit de vendredi à samedi, a payé. Parce que le petit génie à la prise porte-plume a su l’appliquer à la lettre, malgré le contexte. « Il fait un match extraordinaire alors qu’il y avait beaucoup de pression, jubile son pote de l’équipe de France Lilian Bardet, qui n’en a pas raté une miette. Franchement, il nous épate de jour en jour, et surtout il continue de le faire alors qu’il fait déjà des choses extraordinaires depuis longtemps. J’ai même pas les mots, il est tellement impressionnant. »

Evidemment, Alexis ne dit pas autre chose. « Il a été monstrueux sur la gestion de ses émotions, monstrueux tactiquement, monstrueux techniquement, énumère le frangin. Sortir ce match, à ce moment-là, c’est juste exceptionnel. » L’aîné (20 ans) n’a pas grand-chose à rajouter, à part que Félix, qu’il connaît pourtant par cœur, arrive toujours à le surprendre. « Je n’aurai jamais pu imaginer qu’il puisse faire médaille olympique aussi vite, reconnaît-il. J’avais de l’espoir, mais pas à 17 ans. Il grandit plus vite que tout le monde, il a déjà un niveau et une expérience de fou. C’est dingue de vivre ça en direct, avec lui. »

JO PARIS 2024

La relation entre les deux fait le bonheur des médias. Elle est surtout une douceur à observer. Mamie Hélène ne s’en prive jamais. « C’est merveilleux qu’ils soient tous les deux ensemble. Quand l’un faiblit, l’autre lui remonte le moral, et ensuite c’est l’inverse. C’est toujours dans une belle complicité. » Il y a des choses comme ça qui, même dans l’euphorie, resteront toujours plus importantes qu’une médaille pour une grand-mère.

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