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Porsche en F1 : succès oubliés... et quelques ratés ! News d ...

Porsche en F1  succès oubliés et quelques ratés  News d
La F1 n'est plus d'actualité pour Porsche. Pourtant, la marque a écrit quelques belles pages dans la discipline. On se replonge dedans.

Voir Porsche briller en F1, voilà une image que de nombreux passionnés de la marque aimeraient voir. Avec l’énorme palmarès en Endurance et aux côtés de celui en rallyes, il ferait sens de voir le constructeur de Stuttgart… revenir. Seulement, Thomas Laudenbach, le responsable de Porsche en compétition a récemment déclaré que la marque ne reviendra pas en F1 et que c’est un « chapitre refermé » afin de faire taire des rumeurs insistantes. Justement, on va rouvrir le livre parce que Porsche a déjà été présent en F1, avec des succès et des erreurs.

Première période… improvisée et avec succès

Dès 1957, Porsche arrive en… F2 ! Aucune voiture n’est développée directement mais le règlement FIA permettant d’engager des voitures avec des carrosseries complètes, Carel Godin de Beaufort engage sa Porsche 718 RSK au GP d’Allemagne. L’année suivante, il signe même les débuts d’une Porsche en F1 avec cette même voiture. Qualifié dernier du Grand Prix des Pays-Bas, il termine dernier à 6 tours ! La même année Porsche décide de créer une 718 « Mittellenker » avec le poste de pilotage au centre.

En 1959 Porsche va plus loin en créant une vraie monoplace. Comme elle embarque toujours le même moteur, un 4 cylindres de 1,5 litres, elle est toujours nommée 718, plus précisément 718/2. Elle va signer de beaux résultats et se faire remarquer à Monaco quand c’est Maria Teresa De Filippis qui est engagée (non qualifiée) aux côté de Von Trips (abandon au 2e tours). La voiture ne marque pas de points en F1 mais la 7e place de Harry Blanchard à Sebring pour le dernier est prometteuse.

Porsche 718 2 eclate-

La voiture est surtout conçue pour la F2 brille de nouveau en 1960 tandis que, en F1, Hans Herrmann inscrit le premier point de la marque au Grand Prix d’Italie. En fin d’année, lors d’une tournée hors-championnat en Afrique du Sud, Moss et Bonnier signent deux doublés.

Porsche 718 2 1960-
Porsche 718 2 1959-

Porsche aux avant-postes

C’est prometteur surtout qu’en 1961 la réglementation fait passer les F1 à des moteurs de 1,5 litres de cylindrée maximum ! Porsche décide de s’investir complètement en F1 avec la 718/2 mais aussi avec la toute nouvelle 787. Cette auto est plus longue, notamment pour accueillir un 8 cylindres… qui n’arrivera jamais à temps ! Heureusement la 718/2 est là ! En fait, durant la saison, seules deux 787 seront effectivement au départ (sur trois voitures construites) mais ne signeront pas de résultats satisfaisants.

Ce n’est pas le cas des 718/2. Dan Gurney accroche la 5e place dès Monaco (Bonnier sur la 787 est 12e). Les deux 787 sont donc catastrophiques aux Pays-Bas où les 718/2 privées s’en sortent mieux et ne seront pas revues.

Porsche 718 2 GP des Pays Bas 1961-

En Belgique les 718/2 font 6e et 7e. À Reims, suite à des abandons aux avant-postes, les Porsche sont à la bataille pour la victoire. Si Bonnier ne finit que 7e après que sa mécanique ait montré des faiblesses. Gurney, lui, se fait chiper la victoire sur la ligne par Baghetti dont c’est le premier Grand Prix !

Bonnier marque ses premiers points avec sa 5e place à Aintree et Gurney accroche une belle 2e place en Italie (tandis que Godin de Beaufort termine 7e avec sa 718. Gurney termine l’année avec une nouvelle 2e place aux USA, Bonnier se classe 6e. Le pilote américain termine 4e du classement pilote (à égalité avec Moss qui compte deux victoires) tandis que Porsche est 3e du championnat devant BRM et Cooper !

La Porsche 804 vers les sommets

Pour l’année 1962, le développement a été anticipé et on peut sereinement remiser la 718/2. Place à la Porsche 804. Cette auto partage beaucoup de choses avec la 787 dont c’est une version améliorée. Le châssis tubulaire en acier et elle est équipée de freins à disques maison. La carrosserie affinée et plus lisse en alu grâce à un refroidissement passé à l’horizontal et innovera même avec une partie avant en fibre de verre dans la saison.

Surtout on dote la voiture du nouveau 8 cylindres en ligne Type 753. Prêt sur le tard, on a préparé un châssis à recevoir le 718 au cas où. Dans la philosophie Porsche il est à plat et refroidi par air. Né avec seulement 105ch, un gros travail est fait pour atteindre environ 177ch… c’est moins que la concurrence mais c’est comme ça que la voiture va être engagée en course.

Les débuts sont plus que décevants. Si Gurney parvient à grimper à la 3e place, il abandonne sur un souci de boîte. Porsche marque des points… mais ce n’est pas avec Bonnier, 7e, mais Godin de Beaufort toujours au départ avec une 718/2 ! Ferry Porsche veut annuler le programme F1… mais Gurney persévère pour développer la voiture. Il pilote la Porsche 804 à Monaco, se qualifie 5e mais est heurté par Ginther au départ et abandonne. Bonnier, lui, termine 5e avec une 718 !

En Belgique, c’est Godin de Beaufort qui représente seul la marque (7e) pendant qu’on travaille sur la 804. La suspension avant est revue tout comme la position de conduite, la tringlerie de boîte, les réservoirs et on ajoute une boîte antiroulis. Les essais sont prometteurs et on revoit les Porsche à Rouen sur le circuit des Essarts. Gurney part 6e et devant c’est l’hécatombe. Si Bonnier abandonne lui aussi, l’américain offre au constructeur de Stuttgart sa première victoire en F1 !

Dan Gurney sur Porsche 804 au GP de France 1962-

Les Porsche passent au travers en Grande-Bretagne mais Gurney termine 3e en Allemagne. Bonnier marque le point de la 6e place en Italie, Gurney ceux de la 5e place aux USA mais on fait l’impasse sur l’Afrique du Sud.

Le résultat est contrasté. Certes, Porsche a obtenu une victoire mais la 5e place au classement constructeur est une régression. Le règlement change pour l’année 1963 et le programme s’arrête là.

Dan Gurney sur Porsche 804 2-
Dan Gurney sur Porsche 804-

Le programme officiel en tout cas puisque Godin de Beaufort continue avec sa 718/2 ! En 1963 il marque un point en Belgique et un autre aux USA. En 1964, toujours sur sa Porsche, il abandonne aux Pays-Bas et trouve la mort aux essais du GP d’Allemagne.

On ne retrouvera plus de Porsche au départ d’un Grand Prix.

Porsche le motoriste

Une commande d’avant-garde

En 1982, McLaren réalise une bonne saison en F1. Lauda et Watson permettent à l’écurie de se classer 2e du championnat avec un V8 Cosworth dans le dos. Le titre revient miraculeusement à Rosberg mais on sent bien que les moteurs Turbo sont en train de prendre le dessus. La firme de Woking se cherche un motoriste pour développer un de ces moteurs Turbo. Porsche est partant… mais l’écurie devra payer !

Finalement, c’est Techniques d’Avant Garde, la holding lancée par Mansour Ojjeh qui va venir à la rescousse. Après avoir orné le flanc des Williams, TAG est le sponsor de McLaren. TAG va financer le moteur conçu par Porsche qui s’appellera TAG-Turbo (et jamais officiellement TAG-Porsche).

Moteur TAG Porsche Morio-

Ce moteur est un V6 Turbo en alu de 1499cm³. Il va être développé sur la MP4/2 durant l’année 1983. McLaren utilise encore le V6 Cosworth mais le moteur turbo est prêt pour la dernière course, en Afrique du Sud. Fort de 700ch, il ne permet pas à Lauda de briller (abandon en fin de course) tandis que Watson a été disqualifié. En tout cas l’idée est bonne : Ferrari, Renault et Brabham-BMW, les trois premières équipes au championnat sont motorisées par des moteurs Turbo.

Le moteur évolue un peu à l’intersaison en passant à 1496cm³. Cette fois on en sort 750ch. Surtout le moteur est fiable sur l’année 1984. Lauda et Prost dominent la saison avec 5 victoires pour le premier et 6 pour le second… qui échoue à un demi-point derrière l’Autrichien au championnat.

En 1985, Prost surclasse Lauda… et la concurrence. Le français remporte son premier titre et McLaren-TAG est titrée… sans que le nom de Porsche n’apparaisse !

En 1986, Prost ajoute 4 victoires de plus au palmarès de ce moteur désormais passé à 850ch et en rajoute encore 3 en 1987. Ces deux années, c’est insuffisant pour battre Williams. McLaren se classe 2e des deux championnats, surclassés par les Williams-Honda (voire la Lotus-Honda de Senna). Sauf que Ron Dennis a bien manœuvré : il récupère le Honda pour 1988 quand Williams devra se contenter d’un Judd. Le moteur TAG en a fini… mais pas Porsche !

1991 : une fin piteuse

La F1 a délaissé le moteur Turbo… et Porsche a de nouveau des touches. Malgré le passé de la marque et ses récents succès en Endurance, ce ne sont pas écuries de pointe comme Williams ou McLaren qui viennent voir Porsche… mais Onyx puis Footwork-Arrows. Porsche signe un deal à 50 millions de dollars avec l’écurie Anglo-nipponne pour la fourniture d’un V12 atmo de 3,5 litres sur 4 saisons.

Le développement se passe mal. Le V12 est trop lourd… et trop gros ! Il ne se loge pas dans la nouvelle FA12 qui doit adapter son A11C des années précédentes pour le loger. Qui plus est, sa puissance est en retrait (670ch) et on rencontre des problèmes de pression d’huile.

Footwork Porsche-

Alex Caffi ne se qualifie même pas pour le premier Grand Prix tandis que Michele Alboreto abandonne. Les deux échouent à se qualifier au Brésil. La FA12 débarque à St Marin… et Alboreto détruit la sienne sans qu’aucun des pilotes ne puisse se qualifier. Caffi ne se qualifie pas à Monaco. Alboreto est bien au départ mais son moteur Porsche le lâche !

Finalement, Footwoork-Arrows décide d’abandonner le moteur Porsche et revenir au Ford DFR des années précédentes. En attendant, les monoplaces restent équipées du Porsche 3512 au Canada où les deux autos se qualifient mais abandonnent. Au Mexique, 4 des 7 moteurs sont déjà HS le Vendredi soir. Alboreto se qualifie mais son moteur le lâche avant la mi-course. Une fin pas vraiment digne de Porsche.

Porsche et le retour en F1

Depuis 33 ans les rumeurs n’ont pourtant pas cessé. Dès 1991, un V10 est en développement mais le retrait de la F1 cantonne l’étude à un projet de LMP, la 9R3 qui ne sera jamais engagée en course… mais dont l’étude sera utile à la Carrera GT qui utilisera effectivement un moteur V10.

Avec les différents retours de Porsche en Endurance on avait arrêté de parler du retour en F1. Sauf que le constructeur a été mis en avant récemment. En 2022, des négociations ont été lancées avec Red Bull, qui allait perdre le moteur Honda, pour prendre une participation à 50% dans l’écurie et sa division Powertrains. Les autrichiens ne voulant pas perdre le contrôle, le projet est tombé à l’eau. Finalement, Red Bull s’est allié avec Ford pour les moteurs d’après 2026, Audi s’est placé en F1 avec Sauber et Porsche est revenu en Endurance avec succès et sa 963.

En bref : on ne reverra pas de sitôt une Porsche en F1 !

Photos : Porsche AG, McLaren, Wikimedia

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