Biathlon. « Il a des temps de passages proches de ceux de Martin Fourcade » : Éric Perrot a tout d'un grand
C’est la course référence derrière laquelle il courrait depuis de longues semaines et son arrivée en décembre sur la Coupe du monde à Östersund. À 20 ans seulement, Éric Perrot a signé le premier top 10 de sa carrière ce jeudi à Ruhpolding, huitième du sprint dominé par Quentin Fillon Maillet. « C’est génial. C’est vraiment une course pleine, confiait-il. Dès le matin, je sentais que j’étais bien, j’étais prêt à aller au combat. »
Revanchard après deux étapes avortées à Oberhof la semaine passée (74e du sprint) et au Grand-Bornand en décembre (68e du sprint), le gamin de Peisey-Vallandry a sonné la révolte. « J’étais dans une petite spirale négative avec un petit manque de confiance, j’avais besoin de sortir une grosse performance pour me rassurer. »
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D’abord impeccable au tir (son premier 10/10 en Coupe du monde), l’ancien champion du monde juniors était surtout impressionnant lors d’un dernier tour supersonique où il grappillait quelques secondes à Simon Desthieux pour le devancer sur la ligne. « Quand je suis arrivé pour le tir debout, j’avais simplement envie de faire les choses bien, et ça a payé. J’ai su rester maître de mes émotions. J’avais bien géré les derniers tours pour être capable d’en remettre, j’ai vraiment pu m’exprimer. »
Et à trois semaines de vivre ses premiers Jeux olympiques de Pékin (4-20 février), certainement dans la peau d’un remplaçant, sa performance épate. « On a dix ans d’écart, note Antonin Guigonnat. Et à son âge, j’étais loin d’être en Coupe du monde, j’étais juste dans les rangs juniors. C’est un gamin qui a de l’ambition. Il a envie d’atteindre le plus haut niveau. Quand il est au-delà de la 40e place, il boude. »
« Il a des temps de passages proches de ceux de Martin Fourcade au même âge, ne cesse de répéter de son côté Stéphane Bouthiaux, le directeur de l’équipe de France. C’est un très bon tireur, il avait du mal à concrétiser en Coupe du monde donc c’est un soulagement pour tout le monde de le voir à ce niveau-là.»
En attendant, le Savoyard aura à cœur de confirmer dimanche lors de la poursuite (14h45) : « Ça va être un moment génial à vivre, mais je vais rester bien focus. Et faire du bon boulot. On verra ce que ça donne derrière. »
Perrot est aussi en passe de devenir la coqueluche des Norvégiens. Sevrés de leurs têtes d’affiche sur cette étape allemande (les frères Boe, Laegreid et consorts sont en stage en altitude en Italie), les Scandinaves se sont pris d’affection pour celui qui porte la double nationalité (il est le fils de Franck Perrot, médaillé de bronze avec le relais français en 1995 et de Tone Marit Oftedal, ancienne biathlète également). « La télé norvégienne m’a dit que j’étais leur meilleur biathlète du jour, se marre-t-il. Ils m’ont demandé si je ne voulais pas prendre la nationalité. » Perrot a déjà fait son choix. Et il a tous les atouts pour devenir à plus ou moins court terme le meilleur Tricolore. Bref, le biathlon français a de beaux jours devant lui.