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Le couple Edouard Baer-Sandrine Kiberlain à l'épreuve du chômage, sur W9

Le couple Edouard BaerSandrine Kiberlain à lépreuve du chômage sur W9
Dans « Encore heureux », Benoît Graffin fait coexister l’amour et le désespoir au sein d’une famille confrontée à la crise.
Sandrine Kiberlain (Marie) et Edouard Baer (Sam) dans « Encore heureux », de Benoît Graffin.
Sandrine Kiberlain (Marie) et Edouard Baer (Sam) dans « Encore heureux », de Benoît Graffin. PASCAL CHANTIER/EDI FILMS ET EUROPACORP

Bien que Noël constitue l’un des points culminants du récit familial que déroule Encore heureux, le film de Benoît Graffin n’est pas un conte de Noël mais bien un conte de l’après-fêtes et des mois de janvier moroses, où les sapins effeuillés gisent seuls dans les rues froides. Encore heureux sonne plus souvent comme une question que comme une exclamation, et plus souvent au féminin : peut-on encore être heureuse en famille et en couple lorsque, après deux ans de recherche, son conjoint n’a toujours pas retrouvé d’emploi, et envisage très sérieusement de faire vivre la famille en revendant sur eBay des objets trouvés dans la poubelle ?

Le film de Benoît Graffin s’ouvre avec le premier jour de chômage de Sam (Edouard Baer). Est-il un fainéant ? Un découragé ? Un méritant victime de la crise ? Toutes les hypothèses s’envisagent, mais Sam reste dans l’ombre : c’est du point de vue de Marie (Sandrine Kiberlain) que se raconte l’histoire, et Marie, à tort ou à raison, a, deux ans après, bien du mal à croire encore en Sam. On lui jetterait difficilement la pierre.

Cette galère ordinaire n’est pas une tragédie, parce qu’elle n’est pas vécue comme telle : on y est « encore heureux » ou presque. Heureux en sursis. Certaines scènes – parmi les meilleures – relèvent de la franche comédie, notamment celles qui font intervenir un peu tardivement Bulle Ogier, délicieuse grand-mère sans gêne et sans scrupule, dont on aurait aimé profiter plus longtemps. D’autres saisissent parfois Marie dans sa solitude pour l’emmener au bord de l’effondrement.

Désastre économique

L’incertitude tient à ce que l’amour, le respect, l’affection sont demeurés malgré tout, et que Marie résiste à la tentation de faire porter à Sam la responsabilité d’un désastre économique que le destin ou la crise sont peut-être seuls à avoir provoqué – tentation qui lui faciliterait grandement les choses : il est plus aisé, plus confortable, de cracher sur l’ennemi lorsqu’il a un visage.

S’il affiche des ambitions formelles assez modestes, Encore heureux trouve son originalité et sa pertinence dans son aptitude à faire exister, sur la longueur et ensemble, l’amour et le désespoir, la confiance en l’autre et le doute de tout, quand on est plus habitués, dans les mêmes circonstances, à voir les seconds ronger les premiers ou les abattre d’un coup.

Noémie Luciani

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