Santé : ce qu'il faut retenir des annonces d'Emmanuel Macron
En déplacement à Corbeil-Essonnes vendredi, le chef de l’État a annoncé vouloir prendre « des décisions radicales » pour aider un secteur aux abois.
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Lors de ses vœux aux soignants du Centre hospitalier sud-francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes (Essonne), Emmanuel Macron a appelé vendredi 6 janvier à « sortir de ce jour de crise sans fin » dans le secteur de la santé. « Je sais l'épuisement personnel et collectif, ce sentiment parfois de perte de sens qui s'est installé, le sentiment au fond de passer d'une crise à l'autre », a-t-il déclaré, en appelant à « aller beaucoup plus vite, beaucoup plus fort et prendre des décisions radicales ».
Le chef d'État a dit son intention de réorganiser le travail à l'hôpital d'ici à juin 2022 pour lui permettre de garder les soignants qui souhaitent le quitter et de le rendre plus attractif. « On doit tout faire pour garder les soignants » à l'hôpital, a-t-il souligné. « Ce qui veut dire qu'on doit ensemble travailler à une meilleure organisation du temps de travail », a-t-il ajouté, déplorant une « hyper rigidité » dans l'application des 35 heures et un système qui « ne marche qu'avec des heures supplémentaires ».
Le succès du plan « Ma santé 2022 »Emmanuel Macron a promis d'« accélérer le recrutement des assistants médicaux », créés en 2018, pour les faire passer de « près de 4 000 » actuellement à « 10 000 d'ici à la fin de l'année prochaine ». « C'est un vrai succès » du plan « Ma santé 2022 » présenté au début du précédent quinquennat, « ça libère du temps médical » pour que les soignants suivent leurs patients, a estimé le chef de l'État.
Il a également annoncé qu'un tandem « administratif et médical », constitué sur la base d'un « projet », allait être instauré à la tête des hôpitaux. « Très longtemps on a dit : « Ce ne doit pas être les soignants qui dirigent l'hôpital, ce doit être les administratifs.” Après, on a dit : “Le problème c'est les administratifs qui dirigent.” », a-t-il observé. « Moi je souhaite qu'on puisse […] mettre à la tête de nos hôpitaux un tandem administratif et médical, un vrai tandem sur la base d'un projet. »
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Un médecin traitant pour les patients souffrant de maladies chroniquesLe président promet encore de « mieux rémunérer les médecins de ville qui assurent la permanence des soins » et « prennent en charge des nouveaux patients », afin que les Français « trouvent facilement un médecin de garde ».
Il fait également une promesse aux patients souffrant d'une maladie chronique et ne disposant pas, à l'heure actuelle, d'un médecin traitant. « On a 600 000 patients avec des maladies chroniques et qui n'ont pas de médecins traitants et ça, c'est un vrai problème », a déploré le chef de l'État. Ces malades se « verront proposer un médecin traitant avant la fin de l'année » ou, à défaut, « une équipe traitante », a complété Emmanuel Macron.
Enfin, il a annoncé la « sortie de la tarification à l'acte » à l'hôpital dès le prochain budget de la Sécurité sociale, au profit d'un financement sur les « objectifs de santé publique ».
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