La Commission européenne dit ne pas avoir validé la lettre de mise ...
Le courrier du commissaire européen rappelant à l’ordre le milliardaire propriétaire du réseau social X reste toutefois dans le cadre légal, a assuré une porte-parole de la Commission.
Thierry Breton aurait-il fait cavalier seul en écrivant à Elon Musk ? Le commissaire européen a envoyé une lettre au milliardaire propriétaire de X lundi 12 août, quelques heures avant sa discussion avec Donald Trump, pour lui rappeler les obligations de modération des contenus dans l'Union européenne. Mais «le moment choisi pour l’envoi de cette lettre et son contenu n’ont été ni coordonnés ni validés avec la présidente Ursula von der Leyen», a indiqué une porte-parole de la Commission européenne lors d’une conférence de presse mardi 13 août.
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Il ne s’agit toutefois pas d’un reproche, Thierry Breton ayant la compétence d’écrire de lui-même aux entreprises, en vertu de sa responsabilité de faire appliquer de Digital Service Act (DSA). La porte-parole répondait à une journaliste qui demandait des précisions sur le contexte dans lequel a été envoyé le courrier. «Mes services seront extrêmement vigilants et n'hésiteront pas à utiliser tous les outils à leur disposition, dont des mesures d'urgence, si cela permet de protéger les citoyens européens de risques sérieux», alertait Thierry Breton dans sa lettre.
Bruxelles enquête déjà sur le réseau social X au nom du DSA qui a renforcé les obligations des plateformes en Europe en termes de modération. «Les [investigations] sur la dissémination de contenus illégaux et d’informations manipulées sont en cours [...] et, évidemment, tout ce qui se passe sur la plateforme nourrit ce dossier», a précisé la Commission.
En réponse à Thierry Breton, Elon Musk avait partagé un mème montrant un personnage du film Tonnerre sous les tropiques hurler à son interlocuteur par téléphone d’aller «niq** sa face». Linda Yaccarino, la directrice générale du réseau social, s’est montrée plus délicate mais tout aussi ferme : «Il s'agit d'une tentative sans précédent d'étendre aux activités politiques aux États-Unis une loi censée s'appliquer en Europe», souligne-t-elle, dénonçant par ailleurs la «condescendance [de Bruxelles] à l'égard des citoyens européens, en suggérant qu'ils sont incapables d'écouter une conversation et d'en tirer leurs propres conclusions». La porte-parole de la Commission a refusé de réagir, assurant «ne jamais commenter les commentaires».