Egan Bernal, l’abandon du vainqueur
Un an après avoir fait sensation en devenant à 22 ans le plus jeune vainqueur du Tour de France depuis 1947, le Colombien Egan Bernal est rentré dans une autre histoire. Celle des nombreux anciens vainqueurs ou maillots jaunes contraints de quitter la course, le plus souvent pour raison médicale. Cela semble être le cas pour le coureur, parti de Nice en jaune, et qui avait perdu beaucoup de terrain, dimanche 13, dans l’ascension du Grand-Colombier.
Deux jours plus tard, il avait passé l’étape de Villard-de-Lans à faire des allers-retours vers la voiture de son directeur sportif et à s’étirer le dos en selle dès que le peloton ralentissait. Pour finir par franchir la ligne d’arrivée très loin des meilleurs.
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Après son abandon lors du dernier Critérium du Dauphiné, mi-août, on avait cru à la ruse. Certains journaux spécialisés titrant même sur la blessure diplomatique du Colombien et son choix de délaisser la course dauphinoise en vue de se préserver pour le Tour de France.
Dans un tweet, le patron de l’équipe Ineos Grenadier a mis les choses au point. « Nous avons pris cette décision dans son meilleur intérêt, a écrit son manager Dave Brailsford. Egan est un grand champion qui aime courir, mais c’est aussi un jeune coureur et, à ce stade, nous estimons qu’il est plus sage pour lui d’arrêter de courir ». Plus raisonnable en effet de renoncer à l’aube de ce qui s’annonce comme la plus difficile étape du Tour, vers le sommet du Tour, le col de la Loze.
Des précédentsLe jeune Colombien n’est pas le premier homme en jaune à Paris, et sans doute pas le dernier, à abandonner dans une édition suivante. Deux grands champions ont connu une mésaventure similaire au cours de ces dix dernières années : Alberto Contador, vainqueur en 2007 et 2009, s’est retiré en 2014 et 2016. Et le lauréat de la Grande Boucle 2014, Vincenzo Nibali, s’est lui aussi retiré dans une édition postérieure en 2018.
Même le grand Bernard Hinault a connu pareille mésaventure en 1980, deux ans après sa première victoire en 1978. Amertume supplémentaire, le Breton portait le maillot jaune quand il avait dû tirer sa révérence en raison d’une blessure au genou. Mais il était parti la tête haute et pas le rouge au front, comme deux porteurs de tunique jaune poussés dehors pour dopage. En 1978, le Belge Michel Pollentier avait été exclu pour dopage, comme le Danois Michael Rasmussen en 2007.
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