JO 2030: "Je vous avoue que j'ai eu peur", le premier discours très ...
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Lors du lancement du Comité d'organisation des Jeux d'hiver des Alpes 2030, ce mardi à Lyon, le président du Cojop Edgar Grospiron a été officiellement intronisé. Lors de sa prise de parole, l'ancien skieur de bosses en a profité pour évoquer sa vision de ce projet titanesque qui l'attend, mais aussi pour partager ses craintes, notamment lorsqu'il a réfléchi à sa désignation.
Le voilà face à un défi colossal. Après Tony Estanguet, chef d'orchestre dans le succès des Jeux de Paris 2024, tâche désormais à Edgar Grospiron de récidiver d'ici cinq ans pour les Jeux d'hiver de 2030 dans les Alpes françaises.
L'ancien skieur de bosses, médaillé d'or lors des Jeux d'Albertville en 1992, a été officiellement désigné comme le patron de ce nouveau Comité d'organisation ce mardi à Lyon, depuis le Groupama Stadium, antre de l'Olympique lyonnais. Après une succession de prises de paroles des différents acteurs (ancien Premier ministre, président(e)s des Comités olympique et paralympique, président de Région, ministre des Sports), le Haut-Savoyard de 55 ans s'est livré à son premier grand oral, en commençant par rappeler sa surprise lorsqu'il a été sollicité pour occuper cette fonction prestigieuse.
"Je suis passé par toutes les émotions"
"C'est assez fou ce qu'il s'est passé depuis 15 jours, depuis que David Lappartient m'a demandé si je voulais prendre cette responsabilité", a-t-il expliqué. "Je suis passé par tous les états : stupéfaction, sidération... Et je vous avoue que j'ai eu peur, peur pour ma vie de couple, mes enfants, mon métier... Comment conjuguer une responsabilité aussi importante avec ma vie personnelle et professionnelle ? Il y a eu beaucoup de peurs qu'il a fallu dépasser et exorciser. Et puis la magie, la passion m'a envahi."
Edgar Grospiron n'a pas manqué d'avoir un mot pour Tony Estanguet, Martin Fourcade et Vincent Jay : "Merci de m'avoir soutenu, ce sont eux qui sont allés chercher ces Jeux, ils les ont ramenés à la maison, maintenant on va les organiser, les livrer. Je suis déterminé à livrer des Jeux impeccables à tous points de vue, sur des sites incroyables, de grosses performances... Et il faut qu'on organise une grande fête populaire, trouver des idées géniales pour amener les Jeux vers les gens, partout sur le territoire. Je suis dans un esprit de conquête."
"Il faut que l'on ait une vision et des stratégies pour accompagner la transition de la montagne française"
Il a ensuite défendu sa vision des Jeux, aussi bien sur le plan écologique que sportif, en passant par l'héritage et la volonté de "fédérer tout le monde".
"On fera de notre mieux pour faire en sorte que ces Jeux aient une empreinte carbone la plus mesurée possible, il faudra être ingénieux", a-t-il avancé. "Je vais être le porte-parole des athlètes, on doit les honorer et les mettre dans les meilleures conditions pour qu'ils nous fassent rêver, mais j'aurais aussi à mes côtés un bureau exécutif de confiance. Une formidable équipe va se former, de 2000 personnes environ, et on aura ce formidable objectif de livrer des Jeux. La montagne depuis le milieu des années 1980 est confrontée au réchauffement climatique, et elle le sera bien après 2030, et il faut continuer d'accompagner ce tout qui la dépasse. On doit être un catalyseur, mettre autour de la table toutes les parties prenantes. Sur la gestion de la ressource, le sport, la culture... qu'on ait une vision et des stratégies pour accompagner la transition de la montagne française. Je ne prétendrai jamais que les Jeux vont changer le monde, mais ils peuvent avoir une contribution. Si on arrive à organiser cette réflexion, ces Jeux auront servi bien plus que les objectifs qu'ils poursuivent, à savoir remplir ses obligations olympiques et paralympiques. (...) On est là tous ensemble pour être acteurs de ces Jeux. Plus l'obstacle est grand, plus la difficulté est élevée, plus l'opportunité est belle et on va s'attaquer à cela tous ensemble", a-t-il conclu.