Mercato - Serie A : Le divorce entre Paulo Dybala et la Juve en cinq questions
La Juve et Dybala avaient-ils vraiment trouvé un accord à l'automne 2021 ?
Selon l'ensemble de la presse italienne, la réponse est oui. Il y aurait même eu une poignée de main entre les dirigeants de la Juve et Jorge Antun, l'agent de Paulo Dybala. Les détails de l'accord avaient même filtré : un bail allongé de cinq ans et un salaire net de 8 millions + 2 millions pour arriver aux 10 millions réclamés par le joueur. D'ailleurs, ces deux millions de bonus devaient entrer dans la base fixe du salaire à partir de la troisième année, permettant ainsi à "La Joya" de gagner purement et simplement 10 millions d'euros par an.
Que s'est-il passé depuis ?
Serie A
Départ confirmé pour Dybala : "Avec l’arrivée de Vlahovic, il n’était plus au centre du projet"
HIER À 14:10
Beaucoup, beaucoup de choses. Tout d'abord, comme expliqué par Maurizio Arrivabene, l'administrateur délégué de la Juve, l'arrivée surprise de Dusan Vlahovic en janvier pour 80 millions d'euros a tout changé. "Avec cette venue, Paulo n'était plus au centre du projet. Il a été jugé préférable de prendre la décision de ne pas renouveler son contrat (...) On a beaucoup réfléchi mais les dirigeants de la Juve ne prennent pas les décisions contre la Juve mais pour la Juve", a-t-il déclaré. La Vieille Dame a décidé de faire un énorme investissement sur le Serbe, qui touchera 7 millions d'euros (+ bonus) lors des cinq prochaines années.
De plus, les problèmes bureaucratiques de son agent, qui ne possède pas les qualifications professionnelles exigées par la FIFA, n'ont rien arrangé. Au moment de l'accord fin 2021, il n'avait pas encore la documentation en règle pour tout formaliser en Italie, selon la presse transalpine. Ce qui a tout retardé, bloquant les signatures entre les parties. "Sans tout ça, la prolongation aurait été signée", assure le Corriere della Sera ce mardi.
De leur côté, les dirigeants piémontais ont décidé de profiter de cette brèche pour revoir les conditions initiales, notamment au vu des blessures récurrentes du joueur depuis. Cette saison, Dybala a joué 51% des minutes à sa disposition (1929 sur 3780), soit 29 matches sur 42. Depuis 2018, on compte 383 minutes sur 1380 à partir des 8es de finale de Ligue des champions. Trop peu pour mériter un investissement XXL sur les prochaines années, même si l'Argentin, qui fêtera ses 29 ans en fin d'année, reste le meilleur buteur de la Juve cette saison, avec 13 buts et même 6 passes décisives. Dimanche, face à la Salernitana, il a inscrit son 113e but en bianconeri, entrant dans le "top 10" historique du club, à deux buts de Roberto Baggio.
Dybala voulait-il vraiment rester à la Juve ?
Oui. Selon les médias italiens, c'était sa priorité. Mais face à la volonté de ses dirigeants, l'Argentin n'a rien pu faire. "C'est inutile que nous nous revoyons, nous n'avons aucune intention de le garder", aurait même lâché le directeur sportif Federico Cherubini, lundi, à l'agent du joueur, peu après la fin du rendez-vous qui aura duré plusieurs heures. L'information est révélée par La Repubblica ce mardi dans son édition du jour. "Nous ne lui avons soumis aucune nouvelle offre au rabais", a même confirmé Arrivabene, évoquant vouloir "respecter" son numéro 10.
Toutefois, d'après Sky Italia, la Juve avait bien dans ses plans une nouvelle proposition moins élevée que celle initiale : trois ans au lieu des cinq prévus, avec un salaire de 6 millions d'euros + bonus. "Le joueur ne l'a pas acceptée", précise la chaîne sur son site internet. Tout comme il avait refusé, à l'été 2019, de partir à Manchester United en échange de Romelu Lukaku par amour pour son club, qui avait déjà accepté ce possible deal. Ce refus avait tout fait capoter.
La relation avec ses dirigeants était-elle toujours bonne ?
Pas vraiment. Comment oublier ce regard glacial de plusieurs secondes lancé par Dybala vers l'une des tribunes de l'Allianz Stadium, celle précisément où se trouvaient assis ses dirigeants, en janvier dernier après avoir marqué contre l'Udinese ? Depuis plusieurs mois, tout s'était dégradé entre le joueur et sa direction, qui n'a jamais hésité à le piquer publiquement au vif à plusieurs reprises. De Pavel Nedved ("Il doit donner le bon exemple et faire des sacrifices dans sa vie privée") à Maurizio Arrivabene ("Il doit montrer son attachement à ce maillot") en passant par Andrea Agnelli il y a un an et demi ("Nous lui avons fait une offre digne d'un top 20 en Europe. On l'imagine capitaine de cette équipe, il veut être dans les 5 meilleurs joueurs du monde mais ce n'est pas encore le cas").
Où Dybala va-t-il rebondir ?
C'est désormais la grande question. Le divorce avec la Juve étant officiellement acté, Paulo Dybala est désormais libre de négocier avec qui il le souhaite. En Italie, la rumeur d'une possible arrivée à l'Inter Milan est insistante. Des contacts auraient déjà été établis entre les parties, avec notamment Giuseppe Marotta, administrateur délégué de l'Inter mais surtout anciennement de la Juve, à la manœuvre. Ces dernières années, un échange avec Mauro Icardi avait même été envisagé entre les clubs. "Nous devons être ambitieux et rechercher des joueurs capables d'élever notre niveau (...) Peu importe si nous arrivons à réaliser notre objectif, mais des tentatives doivent être faites", avait-il plus ou moins confirmé le 19 janvier dernier à propos du dossier Dybala. Une offre lui aurait déjà été soumise aux alentours des 7 millions d'euros par an.
A l'étranger, la Liga semble en pole position pour accueillir "la Joya". L'Atlético Madrid est notamment à l'affût, tout comme le FC Barcelone, habitué à recruter des joueurs libres depuis le dernier mercato. En Angleterre, Tottenham et Arsenal seraient également à l'affût, tout comme le PSG en France, selon La Gazzetta dello Sport du jour. "Mais pour l'instant, ce ne sont que des hypothèses", précise le quotidien.
Serie A
Une démonstration et la Roma s'offre le derby
HIER À 18:58
Serie A
La Juve retrouve le sourire
20/03/2022 À 15:55