«Il faut savoir choisir son meilleur ennemi»: DSK appelle à faire ...
Dans une tribune publiée ce mardi dans Challenges, l’ancien directeur du FMI appelle à tout faire pour barrer l'arrivée au pouvoir du parti de Jordan Bardella, quitte à voter pour un candidat LFI
Serait-ce une tentative de retour dans l’arène politique ? Ce mardi 25 juin, Dominique Strauss-Kahn publie dans le magazine Challenges une tribune appelant à faire barrage au Rassemblement national. Malgré un regard très critique porté sur La France Insoumise (LFI) et Jean-Luc Mélenchon, le socialiste alerte sur le risque de commettre la même erreur que «les socio-démocrates allemands en 1933». Extrêmement discret depuis l'affaire du Sofitel de New-York, l’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) s’exprime pour la seconde fois en quelques jours après avoir accordé un entretien au «JDD» ce dimanche.
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À cinq jours du premier tour des élections législatives, Dominique Strauss-Kahn a fait son choix. En cas de second tour opposant un candidat estampillé Rassemblement national et un candidat LFI, l’ex-socialiste appelle les électeurs rebutés par «les outrances de Jean-Luc Mélenchon» à passer outre afin «d’éliminer le candidat RN». S’adressant aux «beaux esprits» tentés de s’abstenir, l’homme de 75 ans agite «l’erreur que les socio-démocrates allemands [ont commis] en 1933», sous-estimant «les conséquences de l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite».
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S'il considère que les programmes économiques du Nouveau Front Populaire comme celui du RN sont «très peu crédibles», l’ancien maire de Sarcelles refuse de renvoyer dos à dos les «deux extrêmes». Pour lui, le Nouveau Front populaire est «une coalition hétéroclite comprenant de vrais démocrates et de vrais totalitaires», quand le RN est «une coalition homogène de vrais totalitaires, tous détestables, dont l'ADN est fondamentalement xénophobe et antisémite». L’ancien ministre de Lionel Jospin résume ainsi sa vision du scrutin : «il faut savoir choisir son meilleur ennemi» . Invoquant l’élection présidentielle de 2002, Dominique Strauss-Kahn lance un appel «pour empêcher la venue au pouvoir de l'extrême droite, fût-ce en se bouchant le nez, pour éviter le pire».