Foyer de coronavirus après des obsèques en Dordogne : la famille "a fait très attention" assure le fils du déf
l'essentiel Le fils de Carlos Ferreira, l'homme de 51 ans dont les obsèques ont eu lieu fin avril, assure que les proches du défunt ne sont pas responsables des contaminations qui ont suivi ces funérailles.
C’est la stupeur à Eglise-Neuve-de-Vergt, près de Périgueux, en Dordogne. D’ordinaire sans histoire, la petite commune de 540 habitants a eu la mauvaise surprise d’apprendre dans la presse qu’un "cluster", ou foyer d’infection, de Covid-19 avait été détecté sur son territoire par les services de l’Agence régionale de santé (ARS) après les obsèques de l’un de ses administrés.
Les faits remontent au jeudi 24 avril. Ce jour-là, la famille Ferreira, domiciliée à Eglise-Neuve-de-Vergt depuis son arrivée du Portugal il y a trente ans, pleure Carlos Ferreira, 51 ans, décédé d’une longue maladie après deux ans de lutte acharnée. Les membres du cercle familial élargi se sont déplacés de l’étranger pour lui dire un dernier adieu. Certains de ses dix frères et sœurs sont venus de Suisse et d’autres du Portugal "dans le respect des contrôles aux frontières", certifie Beto Lopes Ferreira, le fils du défunt. Les mauvaises langues imputent l’origine de la propagation du virus à ces étrangers ? Beto Lopes Ferreira, amer, balaie d’un revers de main les accusations, qui visent notamment sa grand-mère. Le jour de l’enterrement, "elle et les autres ont fait très attention à respecter les gestes barrières tout au long de la journée", soutient l’intéressé.
"Nous étions vingt à l’intérieur de l’édifice"Après un passage par le funerarium de l’entreprise Virgo à Notre-Dame-de-Sanilhac, une vingtaine de proches de Carlos Ferreira se retrouvent dans l’église d’Eglise-Neuve-de-Vergt. "Nous étions vingt à l’intérieur de l’édifice, tous gantés, masqués et assis à un mètre minimum les uns des autres . La cérémonie a été célébrée par une paroissienne. Elle a duré une vingtaine minutes en tout et pour tout", poursuit Beto Lopes Ferreira.
Vient ensuite le moment de la mise en terre au cimetière, qui alimente aujourd’hui toutes les spéculations. Le fils du défunt reconnaît avoir vu à ce moment-là une quinzaine de personnes en plus présentes sur les lieux. "Mais, dit-il, seule la famille s’est avancée vers le caveau, les autres sont restés au bord ou à l’extérieur du cimetière". Les rumeurs faisant étant d’une réunion de famille après la sépulture ne tiennent pas davantage, reprend le jeune père de famille. "Tout le monde est rentré chez soi. Je suis parti avec ma femme et ma mère de mon côté, les autres sont partis du leur. Les Suisses sont repartis en Suisse et les Portugais au Portugal. Ma grand-mère est rentrée avec eux."
Testé positif comme huit autres personnes présentes à l'enterrement, le trentenaire placé en quarantaine devrait pouvoir "retrouver une vie un peu plus normale dès lundi avec le déconfinement". Mais il n’en reste pas moins meurtri par les attaques portées sur les réseaux sociaux contre sa famille et par extension contre la communauté portugaise. "On parle de l’enterrement de mon père sur toutes les chaînes de télévision en disant qu’il est à l’origine d’un foyer infectieux de coronavirus. Même si le nom de notre famille n’est pas cité, ça reste très douloureux pour tout le monde, notamment pour ma mère qui est déprimée", confie Beto Lopes Ferreira.