Un «dictateur sans élections» : que cachent les violentes attaques ...
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial américain Keith Kellogg, après avoir essuyé de très vives critiques de son homologue américain Donald Trump qui l'a notamment traité de "dictateur sans élections". "Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays", a déclaré le locataire de la Maison Blanche.
Dans un long texte publié sur son réseau Truth Social, Donald Trump étrille son homologue ukrainien. "Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays", a déclaré Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. "J'adore l'Ukraine, mais Zelensky a fait un boulot épouvantable", a-t-il ajouté.
Une référence aux élections qui n’ont pas eu lieu en 2024. Le mandat du président ukrainien, élu en 2019, aurait dû expirer en mai 2024, mais l'Ukraine n'a pas organisé d'élections du fait de la guerre et de la loi martiale, des millions d'Ukrainiens ayant fui à l'étranger et 20% du territoire étant sous occupation russe. Il est "tout simplement faux et dangereux de nier au président Zelensky sa légitimité démocratique", a réagi le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le pays est un autre allié de l'Ukraine.
"Il s'agit, en aval, de légitimer ce qu'il a décidé en amont"
Donald Trump signe ainsi par ces mots l’abandon de l’Ukraine, selon Frédéric Encel, géopolitologue et professeur à Science Po. "Il s'agit, en aval, de légitimer ce qu'il a décidé en amont. Si Trump a décidé de lâcher l'Ukraine, il ne peut pas tresser des lauriers à son président", analyse-t-il.
Cette guerre est plus importante pour l'Europe que pour nous. "Un bel, et grand océan nous sépare", poursuit Trump dans son texte. Il lâche son allié traditionnel, analyse Nicolas Tenzer, spécialiste des questions internationales, invité sur Europe 1 mercredi soir. "Aujourd'hui, les Européens doivent évidemment s'allier et se renforcer sur le plan de la défense parce que si Trump cède sur l'Ukraine et si on le suit, c'est une guerre en Europe qui arrive", a-t-il indiqué.
Donald Trump reprend la sémantique de la Russie, selon ces deux spécialistes. Poutine est pour lui un allié plus qu’un danger.