Guerre en Ukraine : après les déclarations de Donald Trump, « les ...
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Depuis son appel avec Vladimir Poutine le 12 février, avec l’objectif d’ouvrir les négociations pour un cessez-le-feu en Ukraine, Donald Trump multiplie les déclarations hostiles à l’égard de Volodymyr Zelensky. « Vous n’auriez jamais dû commencer la guerre », a-t-il lancé à des journalistes ce 18 février, depuis sa résidence de Floride. Le lendemain, le président américain a lancé une nouvelle salve d’accusations contre son homologue ukrainien, le qualifiant de « dictateur sans élections ».
« Ce sont des déclarations d’une grande violence. Les Ukrainiens sont en état de choc, les Européens aussi. On a l’impression que les choses s’accélèrent », s’inquiète la sénatrice centriste Nadia Sollogoub. Présidente du groupe d’amitié France-Ukraine au Sénat, l’élue a reçu cette semaine une délégation de parlementaires ukrainiens : « La délégation est totalement transpartisane, donc il y a également des représentants de l’opposition à Volodymyr Zelensky. Mais tous, unanimement, ont été frappés par la violence de ces propos. »
« Tout le monde, y compris l’opposition, reconnaît que Zelensky tient bon depuis le premier jour »
Reprenant la rhétorique du Kremlin, Donald Trump a en effet critiqué l’absence d’élections en Ukraine depuis le début de la guerre en février 2022, alors que le mandat du président aurait dû expirer en mai 2024. « Tout le monde peut parfaitement comprendre pourquoi », répond Nadia Sollogoub, « comment peut-on organiser des élections quand les hommes sont mobilisés au front, qu’une partie de la population est à l’étranger et qu’on ne connaît pas les frontières précises du pays ? »
Pour le président américain, en dépit de la guerre, Volodymyr Zelensky repousse l’organisation d’élections en raison de son impopularité. Ce mardi, il a affirmé que la cote de popularité du président ukrainien était tombée à 4 %. Une fake news grossière. Après trois ans de guerre, malgré plusieurs controverses notamment sur sa gestion des militaires, la confiance dans Zelensky s’établit à 57 %, selon un sondage réalisé début février par l’Institut international de sociologie de Kiev. « Tout le monde, y compris l’opposition, reconnaît qu’il tient bon depuis le premier jour », affirme Nadia Sollogoub.
« Il faut que la France existe, il est impensable qu’on disparaisse »
Après une réunion informelle organisée avec plusieurs chefs d’Etats européens ce lundi et ce mercredi, Emmanuel Macron reçoit ce 20 février les chefs de partis pour évoquer avec eux l’ouverture des négociations sur la fin de la guerre. La Maison Blanche a également fait savoir qu’il était attendu aux Etats-Unis « en début de semaine prochaine ». Une façon pour la France, oubliée avec l’Union européenne dans les négociations pour la résolution du conflit, d’essayer de rester dans le jeu.
« Il faut que la France existe, il est impensable qu’on disparaisse », observe Nadia Sollogoub. Pour la sénatrice, au-delà du cessez-le-feu, l’action de la France et de l’Europe doit par ailleurs plus que jamais se concentrer sur « une aide vraiment opérationnelle » : « En matière d’énergie par exemple, ce n’est pas le tout de dire qu’on va basculer l’Ukraine sur l’électricité européenne, il faut que nos réseaux soient en cohérence. »
Trois ans après le début de l’invasion russe, la sénatrice participera ce dimanche à un rassemblement organisé par plusieurs collectifs à Paris. Plusieurs manifestations sont prévues dans toute la France.