Donald Trump qualifie Volodymyr Zelensky de « dictateur sans ...
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Donald Trump a qualifié, mercredi 19 février, Volodymyr Zelensky de « dictateur sans élection » ; un durcissement de ses attaques contre le président ukrainien après l’avoir accusé, la veille, d’avoir été à l’origine de la guerre dans son pays. « Un dictateur sans élection, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays », a déclaré le président des Etats-Unis sur sa plateforme Truth Social. « J’adore l’Ukraine, mais Zelensky a fait un boulot épouvantable », a-t-il ajouté.
Le président américain avait déjà décrié, mardi, l’absence d’élection en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, en février 2022. Le mandat du président ukrainien aurait dû expirer en mai 2024, mais l’Ukraine n’a pas organisé de scrutin du fait de la guerre et de la loi martiale, alors que des millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et que 20 % du territoire est sous occupation russe. Plus tôt mercredi, M. Zelensky avait répondu à son homologue américain en jugeant que celui-ci vivait dans « un espace de désinformation russe ».
Et M. Trump a continué ainsi la joute verbale sur Truth Social. « Réfléchissez-y, un comédien au succès modeste, Volodymyr Zelensky, a persuadé les Etats-Unis d’Amérique de dépenser 350 milliards de dollars pour s’engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée, qui n’aurait jamais dû commencer, mais une guerre qu’il, sans les Etats-Unis et “TRUMP”, ne pourra jamais régler », a-t-il déclaré. L’Institut économique IfW Kiel chiffre l’aide américaine à l’Ukraine à 114,2 milliards de dollars depuis 2022. M. Trump a aussi répété que le président ukrainien avait « admis » que la moitié de l’aide fournie par les Etats-Unis à Kiev avait disparu.
De son côté, le vice-président américain, J. D. Vance, a mis en garde mercredi le président ukrainien contre toute attaque contre le président Trump, affirmant que « le dénigrer » en public ne ferait que se retourner contre lui. « Tous ceux qui connaissent le président vous diront que l’idée que [Volodymyr] Zelensky va faire changer d’avis le président en le critiquant publiquement dans les médias n’est pas la bonne manière de traiter avec cette administration », résume-t-il dans un entretien avec le Daily Mail. « Nous aimons évidemment le peuple ukrainien. Nous admirons le courage des soldats, mais nous pensons évidemment que cette guerre doit prendre fin rapidement, poursuit J. D. Vance. C’est la politique du président des Etats-Unis. Elle ne repose pas sur la désinformation russe. Elle repose sur le fait que Donald Trump, je pense, en connaît beaucoup sur la géopolitique et qu’il a une opinion très tranchée, et ce, depuis très longtemps. »
Une cote de popularité de 57 % pour Zelensky
« Il refuse de tenir des élections, est très bas dans les sondages ukrainiens, et la seule chose à laquelle il a été bon fut de mener Joe Biden à la baguette », a aussi déclaré Donald Trump, mercredi.
Le président américain avait affirmé la veille que la cote de popularité de Volodymyr Zelensky était de 4 %. Celui-ci jouit pourtant de la confiance de 57 % des Ukrainiens, selon un sondage réalisé au début de février par l’Institut international de sociologie de Kiev et publié mercredi.
La Maison Blanche a ensuite enfoncé le clou. « Aux Etats-Unis, nous tenons une élection présidentielle tous les quatre ans, même en temps de guerre », a-t-elle déclaré sur X. « Avant que le président Zelensky ne décide à nouveau de faire la leçon au président américain, il devrait tenir une élection aussi », a-t-elle ajouté.
Au lendemain d’une réunion entre les chefs de la diplomatie américaine et russe à Riyad, en Arabie saoudite, M. Trump a assuré que les Etats-Unis étaient en train de « négocier avec succès une fin de la guerre avec la Russie ». « Une chose que – tout le monde l’admet – seuls “TRUMP” et l’administration Trump peuvent faire », a déclaré le président américain.
M. Zelensky a fait savoir qu’il devait rencontrer jeudi l’envoyé spécial américain, Keith Kellogg, espérant un travail « constructif » , mais soulignant qu’il appartenait même aux plus puissants de choisir « d’être avec Poutine ou d’être avec la paix ». « C’est très important pour nous que [cette] rencontre et notre travail avec l’Amérique en général soient constructifs », a affirmé le dirigeant ukrainien, mercredi dans son allocution quotidienne, sa première prise de parole concernant les Etats-Unis après la nouvelle volée de violentes critiques de Donald Trump à son encontre.
« Une double pensée à la George Orwell »
A Washington, certains élus républicains au Congrès américain ont rejeté les caractérisations de M. Trump à l’égard de M. Zelensky et du rôle de l’Ukraine dans l’origine du conflit.
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« Poutine a commencé cette guerre. Poutine a commis des crimes de guerre. Poutine est le dictateur qui a assassiné ses opposants. Les Etats de l’Union européenne ont contribué davantage à l’Ukraine. Zelensky est à plus de 50 % dans les sondages », a listé l’élu républicain Don Bacon sur X. « Je n’accepte pas cette double pensée à la George Orwell », a-t-il dénoncé, en référence à l’auteur du roman dystopique 1984.
Même son de cloche chez l’élu républicain Mike Lawler. « Vladimir Poutine est un dictateur ignoble et un voyou (…). Il n’est ni notre ami ni notre allié », a-t-il déclaré sur X. « En ce qui concerne les élections, bien sûr l’Ukraine devrait avoir des élections libres et justes – mais que cette demande provienne de Poutine et de la Russie est comique et sert ses propres intérêts », a ajouté l’élu new-yorkais.
Le Monde avec AFP
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