Doctolib mis en cause pour sa « promotion » des médecines alternatives
11h28 , le 22 août 2022 , modifié à 11h34 , le 22 août 2022
La plateforme Doctolib doit-elle mettre sur un pied d’égalité l’accès aux médecins conventionnés et les pratiquants de médecines parallèles ? La question agite les réseaux sociaux depuis que des médecins se sont étonnés de consultations de naturopathie proposées par la plateforme. « Je découvre en tapant par hasard que vous proposez des consultations… de naturopathie. […] Vous vous rendez compte que votre sceau les valide ? », interpelle un médecin réanimateur sur Twitter, pointant notamment des consultations de praticiens non reconnus à 80 €.
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Les médecins mettent notamment en garde contre les profils de certains naturopathes accessibles qui pratiquent l’autoguérison, les soins Reiki, ou l'iridologie qui prétend être une « médecine» par l'iris de l'œil. Des « méthodes thérapeutiques » qui relèvent de « dérives sectaires » selon Miviludes , la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Le débat a enflammé la toile, les adeptes de Twitter se livrant à une véritable « chasse » aux médecines alternatives les plus improbables accessibles sur la plateforme.
C'est pas pour dire mais sur @doctolib on peut trouver quelqu'un qui se présente comme une neurologue brésilienne capable de soigner le parkinson en te caressant les oreilles.
Par contre faut payer en espèces. pic.twitter.com/ZWpR9VoeQ5
— Qffwffq (@qffwffq) August 21, 2022
Doctolib a rapidement réagi sur les réseaux sociaux en expliquant, dans un premier temps, qu’il ne relevait pas de son rôle de trancher ces débats. « Sur ce sujet, la société évolue et, par exemple, certaines associations de patients promeuvent l'accès à des thérapies complémentaires. Nous considérons que ce n'est pas le rôle de Doctolib de trancher ces débats ».
Doctolib entretient le flouUne déclaration qui a suscité des réactions hostiles de la part de nombreux médecins présents sur les réseaux sociaux qui accusent la plateforme d’entretenir une confusion et de ne faire aucune communication spécifique quand il s’agit de « non-professionnels de santé ».
Doctolib a tenté d’apaiser la situation en publiant une seconde réponse plus détaillée dans laquelle elle donne des précisions, mais continue de faire porter la seule responsabilité sur les patients qui cherchent ce type de « spécialités »: « Nous tenons à signaler qu’il est impossible de prendre rendez-vous chez un praticien non référencé par le Ministère de la Santé sans avoir expressément chercher à le faire ». La plateforme affirme ainsi être « intransigeant sur l’exercice illégal de la médecine ». Et annonce des échanges sur le sujet avec l’Ordre des médecins, les syndicats et le ministère de la Santé afin de « continuer d’améliorer » ses services.
Nous tenons à répondre aux interrogations soulevées par certains d’entre vous sur Twitter. Thread 1/11
— Doctolib (@doctolib) August 21, 2022
Pour les soignants critiques sur Twitter, même si Doctolib est le numéro 1 français du rendez-vous en ligne, la plateforme a tout intérêt à continuer d’entretenir le flou pour continuer à attirer les praticiens des médecines alternatives, car ces derniers pourraient se faire référencer sur d’autres sites, encore plus souples en matière d’accueil.