A la synagogue de la Ghriba, à Djerba, un membre de la garde ...
Un garde national tunisien et deux fidèles participant à un pèlerinage juif ont été tués, mardi soir 9 mai, par un autre membre de la garde nationale tunisienne qui a ouvert le feu devant la synagogue de la Ghriba, sur l’île tunisienne de Djerba, a annoncé le ministère de l’intérieur. Dix autres personnes ont été blessées, selon le communiqué. Parmi les victimes, un Français de 42 ans a trouvé la mort.
La fusillade est intervenue peu après la découverte sur le port de Djerba, île située dans l’est du pays, du corps d’un membre de la garde nationale tué et dont l’arme avait disparu. Les tirs ont été entendus depuis la synagogue de la Ghriba, faisant paniquer des centaines de fidèles participant au pèlerinage juif annuel, qui touchait à sa fin mardi soir.
Des renforts policiers ont été déployés autour de la synagogue pour sécuriser les pèlerins. Le meurtrier a été abattu par les forces de l’ordre. « Les investigations se poursuivent pour élucider les motifs de cette agression lâche », a ajouté le ministère, se gardant à ce stade d’évoquer une attaque terroriste.
A la suite de l’attaque, l’ambassade de France à Tunis a annoncé avoir ouvert « une cellule de crise » et mis en place un numéro d’urgence.
« Les Etats-Unis déplorent l’attaque perpétrée en Tunisie, qui coïncide avec le pèlerinage juif annuel attirant à la synagogue de la Ghriba des fidèles du monde entier. Nous exprimons nos condoléances au peuple tunisien et saluons l’action rapide des forces de sécurité tunisiennes », a réagi sur Twitter Matthew Miller, le porte-parole du département d’Etat.
Un pèlerinage majeurSelon les organisateurs, plus de 5 000 pèlerins juifs, essentiellement venus de l’étranger, ont participé cette année au pèlerinage de la Ghriba, plus ancienne synagogue d’Afrique, qui a repris en 2022 après deux ans d’interruption en raison de l’épidémie de Covid-19.
Organisé chaque année au 33e jour de la Pâque juive, le pèlerinage de la Ghriba est au cœur des traditions des Tunisiens de confession juive, qui ne sont plus que 1 500, majoritairement installés à Djerba, contre 100 000 avant l’indépendance, en 1956.
Des pèlerins viennent aussi traditionnellement de pays européens, des Etats-Unis ou encore d’Israël. Leur nombre avait considérablement diminué après un attentat suicide au camion piégé contre la synagogue en 2002, qui avait fait vingt et un morts.
Le Monde avec AFP