David Hallyday : « Je progresse encore aujourd'hui »
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Alors qu'il va partir sur une longue tournée pour son album 'Requiem pour un fou', David Hallyday continue de partager son temps entre la musique, son métier, et la course automobile, sa passion.
A 58 ans, David Hallyday roule toujours en Ultimate Cup Series sur la Ferrari 488 GT3 / Visiom en GT Endurance en compagnie de Jean-Bernard Bouvet et Jean-Paul Pagny. La passion de la course reste intacte, lui qui compte cinq départs aux 24 Heures du Mans entre 2003 et 2014.
Comment jugez-vous l'évolution du sport automobile ?
En dehors des progrès technologiques des voitures et des progrès enregistrés par les pilotes, on voit que les jeunes arrivent très bien préparés de plus en plus tôt, certainement plus tôt qu’avant. Dans le passé, un pilote qui disputait les 24 Heures du Mans étaient à son apogée quand il avait beaucoup d’expérience, tandis que maintenant les pilotes arrivent au Mans très jeunes, déjà avec de l’expérience. Cette précocité se voit aussi dans d'autres sports, comme par exemple en tennis. La réglementation est elle aussi bien plus stricte, qui a défaut de faire plus de spectacle, fait moins de blessés. C’est quelque chose de positif. Je pense que ma génération qui a connu ce qui se faisait avant était plus virulente en piste.
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C'est assez paradoxal car on fait tout pour dégoûter les gens de l'automobile...
Le sport automobile reste quelque chose de très regardé dans le monde, alors que l'on perd cette passion pour l’automobile. Les règles tuent à petit feu l’intérêt pour l’automobile. Il suffit de voir le malus qui ne cesse d’augmenter quand on achète une voiture neuve. La France était à l’époque un des pays les plus en vogue sur l’automobile. Quand j’étais gamin, la France était très en avance sur tout ce qui touchait à la voiture. C’est dommage d’être aussi bon et de faire perdre cette passion au grand public.
Vous prenez toujours autant de plaisir à rouler ?
J’adore toujours la course automobile que je pratique toujours avec autant de plaisir. Cela me plaît de voir que je progresse encore aujourd’hui. C’est ce qui m’excite car le challenge n’est jamais terminé. Par rapport à pas mal de pilotes, j’ai débuté le sport auto assez tard. J’ai eu la chance de vite progresser car j’ai été au contact de pilotes très réputés. Il y a d’abord eu Philippe Alliot avec qui j’ai remporté le Championnat de France N-GT en 2001. Ensuite, nous avons créé notre propre équipe Force One Racing pour rouler en FIA GT. Grâce à Philippe, j’ai beaucoup progressé.
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Après la vente de l’équipe, nous avons monté un très beau programme avec Audi France et ORECA en GT3. J’ai roulé cinq ans avec Stéphane Ortelli avec qui j’ai encore progressé. Steph est un maître dans l’art de l’apprentissage du pilotage. Il le fait toujours aujourd’hui. Tout cela fait que je suis encore plus performant qu’avant. Je me suis toujours dit que le jour où je serais moins performant, je m’orienterais plus vers le tennis ou le padel (rires). Ce moment n’est pas encore arrivé car je me sens encore bien sur la piste.
Chez Visiom, vous avez trouvé votre équilibre ?
Visiom est une équipe familiale où tout le monde est très proche les uns des autres. Comme dans tous les sports d’équipe, des familles se créent. Rouler pour Visiom est vraiment une belle expérience. La passion de Jean-Paul (Pagny) reste intacte au fil des années. Je dois dire qu’il épate tout le monde sur le paddock car il a toujours autant soif de gagner. Je pense aussi qu’il se sent bien en Ultimate Cup Series. La performance est là dans un championnat plaisant. Il n’y a pas de championnat parfait mais l’Ultimate Cup Series reste une série familiale. Cela fait maintenant quatre ans que je suis avec Visiom.
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Photo : Ultimate Cup Series
Quel bilan tirez-vous de votre saison ?
Nous avons fait du bon boulot en début de saison où nous avons gagné les trois premières courses sachant tout de même qu’il y avait moins de compétition sur la piste. Il manque encore des concurrents en GT même si je dois féliciter Vortex qui répond présent avec plusieurs autos. Dans ce championnat, on ne compte que des passionnés et Vortex en fait partie. Visiom fait du bon travail pour nous donner la meilleure voiture possible. J’espère que nous pourrons avoir un bon résultat ici à Magny-Cours pour ramener le plus de points avant la finale du Paul Ricard où je ne serai pas présent car ma tournée débute le 2 novembre.
Vous serez à nouveau là en 2025 ?
J’ai une tournée de deux ans qui m’attend avec des tranches de 25 dates et quelques mois de repos mais aussi pour créer de nouvelles choses. En fonction du planning, peut-être que je reviendrais pour disputer quelques courses avec Visiom. Forcément, rouler dans des championnats comme l’ELMS et le WEC serait bien mais les budgets demandés sont si faramineux. Je n’ai pas le temps d’aller chercher des partenaires quand je ne roule pas. Il faut faire des choix dans la vie. C’est beaucoup d’argent pour faire des tours de circuit. A mon époque, Le Mans restait une course plus accessible.