L'homme qui a giflé Emmanuel Macron condamné à quatre mois de prison ferme
Quarante-huit heures après la gifle au président de la République à Tain-l'Hermitage (Drôme), Damien Tarel était jugé ce jeudi après-midi par le tribunal correctionnel de Valence pour violences sans incapacité sur personne dépositaire de l'autorité publique. Il a été condamné à dix-huit mois de prison dont quatre mois ferme et quatorze mois avec sursis. Le mandat de dépôt a été prononcé, il part donc directement en prison. Il a également une obligation de soins psychologiques. Il est privé de ses droits civiques pendant trois ans, le tribunal lui interdit également d'exercer une fonction publique de manière définitive. Il lui est aussi interdit de détenir une arme pendant cinq ans.
Le procureur avait requis 18 mois de prison ferme. "Il faut marquer les choses" a asséné Alex Perrin à l'audience "c'est violent et inadmissible, il y a une volonté d'humilier la fonction". Dans ses réquisitions, Alex Perrin réclamait aussi l'interdiction définitive d'exercer une fonction publique et l'interdiction du droit de vote et de détenir une arme pendant cinq ans.
"La déchéance de notre pays"Au cours de l'audience, le Drômois a assumé son geste. "Je pense que Macron représente la déchéance de notre pays", a dit l'agresseur devant le tribunal. Il a expliqué que cette gifle n'était pas préméditée, mais il a vu les gilets jaunes se faire repousser à Tain-l'Hermitage avant l'arrivée du chef de l'Etat. Alors, quand Emmanuel Macron s'est avancé vers lui à l'issue de sa visite, il ne l'a pas supporté : "j'ai vu son regard tout à fait sympathique et menteur qui voulait faire de moi un de ses électeurs, j'ai été empli de dégoût".
De son côté, son avocate a dénoncé l'emballement médiatique autour de cette affaire."Sa famille ne peut plus sortir de chez elle à Saint-Vallier" explique Maître Guellier, "j'ai moi-même été harcelée par des journalistes". "On a le sentiment d'une justice d'exception" a-t-elle ajouté.
Le jour de la gifle, Emmanuel Macron avait réagi pendant un bain de foule à Valence. "La colère, quand elle est là, je l'entends. Là, c'était de la bêtise", avait dit le chef de l'État. Son discours a un peu évolué deux jours plus tard. Ce jeudi dans une interview à BFMTV, Emmanuel Macron appelle à ne pas "banaliser" ce genre d'incident.
La peine maximale encourue pour ce type de délit est théoriquement de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.
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