Tensions diplomatiques entre la Croatie et la Serbie sur fond de Seconde Guerre mondiale
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Les relations diplomatiques entre la Croatie et la Serbie se sont rapidement envenimées dimanche (17 juillet) après que Zagreb a interdit ce que la Serbie considère comme une visite privée de son président, Aleksandar Vučić, sur le site d’un camp de concentration de la Seconde Guerre mondiale en Croatie, où des milliers de Serbes ont péri.
Cet incident diplomatique a montré que le retour à la normale des relations entre ces deux anciens ennemis, dont les liens ont été rompus pendant la guerre d’indépendance de la Croatie contre Belgrade (1991-1995), est encore fragile.
Les responsables serbes ont expliqué que, suite à une requête écrite de la Croatie, M. Vučić a annulé la visite « pour le bien des bonnes relations » entre les deux pays.
Le journal serbe Danas a publié la note envoyée par la Croatie à la Serbie, qui rappelle à Belgrade que chaque visite d’un responsable étranger doit être coordonnée par les deux parties.
« Le fait que la Croatie n’ait pas été officiellement informée de cette visite est inacceptable », a déclaré le ministère croate des Affaires étrangères.
Il a également souligné que toute visite d’un haut responsable étranger sur le site commémoratif de Jasenovac « ne peut être de nature privée… Une fois les conditions d’une telle visite réunies, elle sera convenue par les voies diplomatiques habituelles ».
Par ailleurs, le ministre croate des Affaires étrangères, Gordan Grlić-Radman, a déclaré que « le président d’un pays est une personne protégée et une telle arrivée nécessite l’implication des autorités croates ».
Le ministre serbe de l’Intérieur Aleksandar Vulin a répondu que tous les responsables croates devraient désormais annoncer et justifier leur visite ou leur passage en Serbie et seraient placés sous un régime de surveillance spécial.
La vice-première ministre serbe Zorana Mihajlović, qui est également en charge des Mines et de l’Énergie, a annulé son voyage officiel à Zagreb pour protester contre l’interdiction de la Croatie.
Certains médias croates ont émis l’hypothèse que la décision soudaine de M. Vučić de rendre une visite privée à Jasenovac visait à détourner l’attention du public de la nouvelle selon laquelle un avion appartenant à des Ukrainiens et transportant 11 tonnes d’armes serbes destinées au Bangladesh s’était écrasé dans le nord de la Grèce.
Radio Free Europe a rapporté que le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanović, avait confirmé que les armes à bord de l’avion avaient été fabriquées en Serbie et que tout avait été fait « conformément aux règles internationales ».
« Quoi qu’il en soit, il est difficile de comprendre quel aurait été le but de la visite privée avortée de M. Vučić, mais il est clair qu’elle n’apporterait rien de bon aux relations bilatérales de la Croatie et de la Serbie, ni à la communauté serbe de Croatie », peut-on lire dans une chronique du site d’information croate Telegram.