Covid : l'UE juge « injustifié » le dépistage des visiteurs en ...
Publié le 29 déc. 2022 à 18:20Mis à jour le 29 déc. 2022 à 18:29
L'introduction d'un dépistage obligatoire du Covid-19 au sein de l'Union européenne pour les voyageurs arrivant de Chine - qui subit une spectaculaire envolée de l'épidémie - est « injustifiée », a tranché jeudi le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
Les pays de l'UE « ont des niveaux d'immunisation et de vaccination relativement élevés » et les « variants circulant en Chine circulent déjà dans l'UE », affirme l'agence basée à Stockholm, en ajoutant que « les infections potentielles » importées sont numériquement « plutôt faibles » par rapport au nombre d'infections déjà recensées au quotidien en Europe. Les systèmes de santé du continent sont en outre en mesure de gérer la maladie, selon les experts.
L'ECDC contredit donc l'appel de la Première ministre italienne Giorgia Meloni qui, après avoir imposé des tests aux passagers aériens en provenance de Chine, voulait imposer la mesure à l'échelle de l'Union. L'Italie, traumatisée par les ravages du Covid dans plusieurs de ses régions en 2020 , notamment en Lombardie, est l'Etat membre le plus inquiet de la récente dégradation de la situation en Chine, qui a brutalement abandonné sa politique « zéro Covid ».
Echange d'informationsEchaudés par les conséquences désastreuses de leur manque de coordination aux débuts de la pandémie de Covid-19, il y a presque trois ans, les Européens ont toutefois choisi de se parler. Jeudi matin s'est tenue une réunion virtuelle du Comité de sécurité sanitaire de l'Union, une instance créée en 2001, présidée par la Commission européenne, qui réunit des représentants des ministères de la Santé des Vingt-Sept et des agences sanitaires.
Il a pour mission d'échanger les informations, les bonnes pratiques, et d'élaborer des messages cohérents à destination des professionnels de santé et du grand public. Le comité n'a décidé aucune mesure ni envoyé aucune recommandation. Il a simplement souligné la nécessité pour les Vingt-Sept de « poursuivre les discussions ».
Retour des touristesLe gouvernement français, représenté par la Direction générale de la santé, a alors estimé que « le nombre de voyageurs chinois vers l'Europe demeure limité et le restera le temps que les mesures d'ouverture chinoises entrent en vigueur et soient mises en oeuvre ». Précédemment, la secrétaire d'Etat au Tourisme autrichienne s'était, elle, carrément félicitée du retour des touristes chinois sur les légendaires pistes de ski de son pays , même avant l'avis des autorités sanitaires.
« Le test éventuel ne serait pas un frein à l'entrée du virus. Il n'y a pas de frein à l'entrée du virus : le seul frein à l'entrée du virus, c'est de ne pas venir », a par ailleurs déclaré jeudi sur Radio classique l'immunologue Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars).
Pas de nouveaux variants jusqu'ici« Rapporté à l'ensemble de la population française, qui enregistre aujourd'hui quotidiennement 440 infections pour 100.000 habitants, quelques dizaines de Chinois arrivant par jour, c'est marginal ! Ça ne présente pas de surrisque », estime pour sa part Bruno Lina, virologue du Centre international de recherche en infectiologie de Lyon, dans une interview publiée jeudi dans « Les Echos » .
Selon les informations actuellement disponibles, les variants qui circulent en Chine sont jusqu'ici tous de la famille Omicron . Les tests pratiqués en Italie n'ont identifié aucune nouvelle souche. La population française (et européenne) a donc acquis une immunité contre eux. En dehors de l'UE, un porte-parole du gouvernement britannique a déclaré jeudi que le Royaume-Uni n'envisageait pas, à ce stade, de réintroduire des tests de dépistage pour les arrivées de Chine. A l'inverse, les Etats-Unis et le Japon ont introduit des mesures restrictives.