Les marchés d'actions tremblent encore
Les investisseurs se sont tournés vers les valeurs refuges comme l’or et les obligations d’État. En Europe, le secteur pétrolier a profité de la remontée des cours du pétrole.
Les Bourses mondiales ont tremblé face à l’escalade de tensions au Moyen-Orient enclenchée par l’assassinat par les Etats-Unis du général iranien Qassem Soleimani. "La crise iranienne a considérablement réduit l’appétence au risque des investisseurs, qui craignent une hausse drastique du prix du pétrole susceptible de souffler un vent contraire sur l’économie mondiale", a résumé Milan Cukovic, analyste de marché chez Axitrader. En Europe, le Stoxx 600 a perdu 0,45%. Le CAC 40 a abandonné 0,51%. Le Bel 20 a perdu 0,57%.
Seul le secteur pétrolier a terminé sur une progression. Il a bénéficié de la hausse des cours du pétrole, qui ont progressé de 0,6% pour le baril de Brent à Londres et de 0,25% pour le WTI à New York. "Les prix du pétrole sont en hausse, le Brent ayant même dépassé ponctuellement les 70 dollars le baril sous la pression de la montée des tensions au Moyen-Orient", a estimé Al Stanton, analyste de RBC. Ce seuil n’avait plus été atteint par le Brent depuis les attaques contre des installations saoudiennes mi-septembre.
À la Bourse de Paris, Total a pris 1,44%, tandis qu’à Londres, BP a gagné 2,03% et Royal Dutch Shell 0,82%.
Les inquiétudes des investisseurs ont propulsé les cours de l’or en dollar à leur plus haut niveau depuis 2013. Les prix du métal jaune en euro ont atteint ce lundi en séance un niveau record, à 1.422,80 euros. "L’histoire montre que dans la plupart des événements, l’or a plus de chance de progresser fortement", indiquent les analystes de Goldman Sachs Jeffrey Currie et Damien Courvalin. "Dans nos précédentes recherches, l’or s’est avéré une meilleure protection que d’autres classes d’actifs en cas de risques géopoliques", ajoutent-ils.
Les cours du palladium ont également profité de la recherche de valeurs refuges. Ils ont touché ce lundi un record de 2030,28 dollars l’once. "Le palladium, comme l’or, a vu son cours progresser depuis deux semaines. Le conflit entre les Etats-Unis et l’Iran semble avoir amplifié leur progression", relève Sean MacLean, analyste chez Pepperstone. "La demande en palladium augmente plus vite que l’offre, alors la tendance de hausse du prix du métal s’inscrit sur le long terme", ajoute-t-il.
Sur les marchés obligataires, les taux longs ont de nouveau baissé alors que les investisseurs se sont réfugiés sur la dette d’État. Les rendements du Bund allemand à dix ans et des autres obligations européennes ont touché un plus bas de trois semaines. Le taux allemand a baissé à -0,31%. Le taux belge à dix ans a diminué à -0,05%. L’attention des investisseurs aux tensions géopolitiques a éclipsé les bonnes nouvelles économiques en Europe. Les chiffres de l’inflation en France ont grimpé de 1,6% en décembre sur un an, alors que les analystes attendaient un niveau de 1,4%. "La question est de savoir combien de temps cette situation va durer et si les tensions vont s’accentuer. Pour l’instant, celles-ci ne semblent pas disparaître", indique Henry Occleston, analyste chez Mizuho à Londres.