Pour Matignon, l'option Clémence Guetté fait son chemin à LFI

Dans le cas de figure - encore hypothétique car contesté par les socialistes - où il reviendrait à LFI de proposer un candidat pour remplacer Gabriel Attal, Clémence Guetté ne manque pas d’atouts. Âgée de 33 ans, elle n’est certes pas aussi connue du grand public que la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot et le coordinateur du mouvement Manuel Bompard. Mais elle peut s’appuyer sur une forte popularité auprès des militants de gauche.

Et surtout elle joue un rôle central au sein de l’appareil insoumis : c’est elle qui a coordonné le programme « L’Avenir En Commun », défendu par Jean-Luc Mélenchon lors de l’élection présidentielle 2022. Une copie dans laquelle les alliances de gauche de la Nupes puis du Nouveau Front populaire (NFP) ont puisé.

« Calme dans les débats »

« C’est une femme, elle est jeune, calme, dynamique, elle maîtrise le programme », énumère avec enthousiasme la députée de Seine-Maritime, Alma Dufour. « Dans n’importe quelle situation de stress et d’urgence elle aura un cap programmatique clair », appuie l’élu de Haute-Garonne, Hadrien Clouet, qui a négocié le projet du NFP avec l’intéressée début juin, lors des tractations avec les autres partis de gauche.

« Même si elle est moins connue que d’autres, elle peut être facilement identifiable : elle est jeune, elle est calme dans les débats… », ajoute un collaborateur parlementaire insoumis. Sur les plateaux de télévision, celle qui co-préside le think tank insoumis La Boétie a en effet l’avantage de présenter un profil éloigné du « bruit et de la fureur » traditionnellement attaché aux insoumis et à leur patriarche.

Parachutage à Créteil

Née dans les Deux-Sèvres, elle adhère au Parti de gauche en 2010 avant d’être repérée par son chef Jean-Luc Mélenchon. Après la création de LFI en 2016, elle intègre l’équipe du programme présidentiel du candidat de la gauche radicale pour l’échéance de 2017. Elle devient ensuite secrétaire générale du groupe insoumis à l’Assemblée nationale, avant d’être parachutée dans la favorable circonscription de Créteil en 2022, où elle est facilement élue puis réélue dès le premier tour après la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin.

Plutôt discrète dans les médias et montrant une communication maîtrisée, elle expliquait en 2021 : « La représentation publique ne me dérange pas, mais je ne trouve pas non plus d’intérêt à fréquenter les médias, l’exercice est assez superficiel. » Son engagement féministe pourrait offrir à cette membre de la direction insoumise un soutien venant des députées d’autres partis de gauche.