Vendée Globe. « Outrés », Clarisse Crémer et Tanguy Le Turquais ...

En prenant la parole sur les réseaux sociaux, Clarisse Crémer reconnaît de facto l’authenticité des conversations, saisies par capture d’écran, lors du dernier Vendée Globe entre elle et son mari, le navigateur Tanguy Le Turquais. Ces captures d’écran dont Ouest-France, comme d’autres médias, étaient en possession, tout comme le président de la FFV, nécessitaient d’être authentifiés avant d’être utilisés, à charge ou à décharge, envers les deux skippers.

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Les identités ayant fuité, Clarisse Crémer a décidé de prendre la parole pour se défendre de toute volonté de triche au routage lors de l’édition du Vendée Globe 2020, qu’elle a terminé à la 12e place.

« Outrée » et « scandalisée »

 Ces échanges ont eu lieu sur mon téléphone du bord, rappelle l’ex-skipper de l’Imoca Banque Populaire, propriété de mon ancienne équipe, que j’ai laissé accessible à tous dès mon arrivée à terre, conformément aux règles. Je n’ai jamais triché, ni jamais eu une quelconque volonté d’enfreindre une règle au fil de ce tour du monde de 87 jours.

Durant nos échanges qui relèvent essentiellement de l’intimité d’un couple, Tanguy ne me donne jamais la moindre information que je n’ai déjà. Aucune conversation avec lui n’a contribué à ce que je change de trajectoire ou fasse un choix stratégique qui aurait eu un impact sur ma course. J’ai toujours fait mes choix de performance seule et sans assistance, conformément aux règles.

Je suis outrée de l’écho que peuvent avoir des dénonciations anonymes sans même s’interroger sur les fondements réglementaires, ni sur le contexte de ces messages. Je suis scandalisée par la façon dont ces captures d’écrans sont montées en épingle pour élaborer des conclusions hâtives et fausses, qui outrepassent totalement les enquêtes officielles, et qui nous portent déjà préjudice.

Trois ans après la fin du Vendée Globe, on ne peut que s’interroger sur les motivations et le timing de cette divulgation anonyme et nous nous réservons le droit de porter plainte le cas échéant.

Pour ma part, je me tiens bien sûr à la disposition de la Fédération française de Voile et du Vendée Globe afin d’analyser nos échanges en toute transparence. 

 

Routage délibéré ou soutien psychologique ?

Les documents, bien que non authentifiés jusqu’à ce jour, et diffusés de façon anonyme avaient paru suffisamment troublants au président de la Fédération française de voile, Jean-Luc Denechaud, pour que ce dernier demande au jury du Vendée Globe de s’en saisir.

Que peut-il, désormais être reproché au couple de navigateurs ? Dans ces échanges de conversation, on peut lire en effet des discussions, via une messagerie instantanée évoquant la conduite la plus adaptée à tenir par la navigatrice dans des situations de météo très délicates : passage de la première grosse dépression tropicale, approche du cap Horn, et phase d’arrivée mouvementée dans le golfe de Gascogne.

Dans ces échanges, figurent aussi des captures d’écran de logiciel de routage autorisé à bord (Adrena), situant le bateau, les conditions de vent et la route conseillée.

Pour autant, les conversations ne tournent pas vraiment autour de la performance, mais surtout autour des préoccupations de sécurité de la navigatrice, qui semble chercher du réconfort, et un soutien psychologique face à ses inquiétudes.

Le jury international doit se réunir prochainement pour déterminer jusqu’à quel point ces échanges peuvent être assimilés à du routage, pratique strictement interdite sur le Vendée Globe et pour laquelle les concurrents s’engagent sur l’honneur, et déterminer s’ils témoignent d’une volonté manifeste de tricherie.