Christophe Ruggia à son procès : "Il fallait lancer un MeToo du ...
![Christophe Ruggia à son procès Il fallait lancer un MeToo du](/thumb/phpThumb.php?src=%2Fuploads%2Fnews%2F50%2F5009%2F0%2F5009030-christophe-ruggia-son-procs-il-fallait-lancer-un-metoo-du.jpg&w=706&hash=7ff620cbd87b7f85e81cba45f913f0c3)
"Adèle, tu n'es pas seule. La honte doit changer de camp." Une cinquantaine de femmes se sont rassemblées ce lundi 9 décembre devant le tribunal correctionnel de Paris au premier jour du procès de Christophe Ruggia pour soutenir l'actrice, qui a été l'une des premières à oser parler dans le milieu du cinéma.
Elle accuse le réalisateur de l'avoir agressée sexuellement pendant deux ans et demi, alors qu'elle avait entre 12 et 14 ans et qu'il était lui presque quadragénaire. Elle avait 11 ans au moment du casting de son film Les Diables et 12 à l'été 2001 pendant le tournage. Un tournage "éprouvant" de l'avis des enfants acteurs et des professionnels adultes.
Dans son second long-métrage, Christophe Ruggia raconte la fugue perpétuelle d'un frère et de sa sœur autiste (interprétée par Adèle Haenel) abandonnés à la naissance. Une histoire qui devient incestueuse en cours de film, avec plusieurs scènes sexuelles entre les enfants. À l'époque, le réalisateur l'avait comparé à Maryline Monroe. Selon lui, la caméra était amoureuse de son actrice.
Une salle d'audience sidérée devant les extraits du film "Les Diables"
La salle d'audience a d'abord été sidérée en découvrant des extraits de ce film projetés sur grand écran. De longues minutes dans le silence et dans le noir, à regarder des scènes de sexe entre enfants, des scènes très explicites, la poitrine naissance de la jeune actrice filmée à n'en plus finir.
Tout près de son avocate, l'actrice, qui s'est aujourd'hui mise en retrait du cinéma, a baissé la tête, la mâchoire serrée. Ce film, elle ne peut plus le voir. La dernière fois qu'elle l'a fait, a rappelé le président, c'était avec sa compagne. Prise de spasmes, elle avait fait une vraie crise de nerfs.
Les agressions, dénoncées par Adèle Haenel et contestées par Christophe Ruggia, ont commencé juste après, à son domicile, les samedis après-midi (elle était alors en quatrième et en troisième). Depuis le début de la procédure, il nie en bloc. Ses dénégations, fortes, sont même violentes.
Je peux imaginer que des gestes d'affection ont été réinterprétés avec le temps
Christophe Ruggia
Le président a résumé : c'est une enfant de 12 ans à qui vous préparez son goûter préféré : des Fingers au chocolat blanc avec de l'Orangina. Avant de la toucher. Son corps exprime qu'elle ne veut pas, elle se recroqueville. Christophe Ruggia s'est alors raidi. Et de dire à la barre : "Ça, ça n'est jamais arrivé."
Et les mains sur les hanches, les bisous dans le cou que plusieurs témoins ont vus lors du tournage ?, a questionné le président. "Je peux imaginer que des gestes d'affection ont été réinterprétés avec le temps", a répondu le réalisateur. "Mais le reste, c'est du pur mensonge." Le reste, c'est ce que personne ne peut prouver, les agressions sexuelles chez lui dénoncées par l'actrice. Le réalisateur s'est engouffré dans ce "parole contre parole" pour tout nier.
Devant la salle d'audience médusée, Christophe Ruggia s'est exclamé : "Il fallait lancer un MeToo en France et c'est tombé sur moi." Jugé pour agressions sexuelles aggravées par la minorité de la victime et sa position d'autorité, ce dernier encourt jusqu'à 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende.
L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.
Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien
Lire la suite