Cédric Chouviat: les avocats de la famille demandent une deuxième autopsie
Une seconde autopsie pourrait être pratiquée sur le corps de Cédric Chouviat. C’est ce que souhaitent les avocats de la famille, qui espèrent ainsi confirmer les résultats du premier examen pratiqué sur la dépouille du livreur à scooter, décédé à Paris le 5 janvier à la suite d’une interpellation policière musclée. Ils vont en faire aujourd’hui la demande auprès du juge d’instruction.
Avec cette demande, les conseils de la famille Chouviat ont deux intensions. «La première autopsie établit parfaitement l’asphyxie consécutive à une fracture du larynx, explique Me Arié Alimi. Je commence à connaître les techniques de défense des policiers, qui contestent régulièrement tous les actes de la procédure. Avec cette seconde autopsie, les résultats seront incontestables et l’on évitera une future exhumation du corps, toujours douloureuse pour la famille.»
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Le rapport de la première autopsie fait également état de petits soucis de santé, comme un taux de cholestérol trop élevé et un surpoids. «Je veux m’assurer que les recherches ont bien été faites sur le plan cardiovasculaire» afin de pouvoir écarter cette piste, dit l’avocat.
Un contrôle qui dégénèreLe 3 janvier dernier, Cédric Chouviat était contrôlé par la police quai Branly. La situation a dégénéré. Le conducteur de scooter, casque sur la tête, se rapproche des policiers, téléphone à la main. Les policiers veulent l’interpeller pour outrage, mais l’homme ne se laisse pas faire. Ils tentent de le maîtriser, ne se rendant compte qu’au bout d’un certain moment que son visage est devenu bleu.
Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour «homicide involontaire» et l’IGPN, la police des polices, a été saisie. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner a reçu la famille, promettant des «sanctions nécessaires» si l’enquête mettait «des fautes» en évidence. Les proches de la victime estiment qu’il s’agit d’une «bavure policière». L’avocat des policier estime, lui, que «cette tragédie ne serait pas arrivée si Cédric Chouviat avait rangé son téléphone [...] et s’il n’avait pas violemment résisté à son interpellation».