Vaucluse: quatre voitures de police incendiées devant le ...

L'origine de l'incendie n'est pas connue à ce stade. Aucun blessé n'est à déplorer.

Quatre véhicules de police ont été incendiés vers 5h dans la nuit de ce mardi 8 au mercredi 9 octobre devant le commissariat de Cavaillon dans le Vaucluse, a appris BFMTV auprès d'une source proche de l'enquête, confirmant une information de France Bleu et du Dauphiné libéré.

Le feu s'est propagé à la façade du commissariat et sur un commerce attenant, précise le préfet du Vaucluse dans un communiqué, condamnant ces incidents "avec la plus grande fermeté".

Le commissariat a été évacué alors que cinq gardes à vue étaient en cours. Les personnes concernées ont été déplacées dans un autre lieu. L'origine du sinistre, qui n'a pas fait de blessé, est pour l'heure indéterminée.

Une enquête ouverte

Le parquet d'Avignon indique à BFMTV qu'une enquête a été ouverte du chef de "destruction, détérioration ou dégradation du bien par moyen dangereux pour les personnes, commise en raison de la qualité de la personne dépositaire de l’autorité publique de son propriétaire ou utilisateur". Elle a été confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) d’Avignon. Les auteurs encourent jusqu'à 20 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.

Le directeur départemental de la police nationale du Vaucluse Emmanuel Desjars de Keranrouë estime qu'il peut s'agir d'une "réaction des narcotrafiquants". "Nous menons depuis plusieurs semaines des grosses opérations sur la cité du docteur Ayme à Cavaillon", explique-t-il, ajoutant que la semaine dernière il y a eu "25 gardes à vue" et "15 kilos de cannabis, 6kg de cocaïne, des armes de poing, des armes longues, 20.000 euros saisis".

"Certainement que tout cela fait qu'il y a une animosité envers la police et son action" ajoute Emmanuel Desjars de Keranrouë. "On leur a fait très mal et on va continuer de leur faire très mal", abonde-t-il, précisant que l'activité du commissariat a repris ce mercredi matin et que les véhicules de police brûlés ont été remplacés.

Une unité de forces mobiles va être déployée dès ce mercredi soir "et pour les prochains jours à Cavaillon, pour renforcer l'action de sécurisation de la police", indique le préfet dans un communiqué.

"Ils se sont vus mourir"

Les trois agents présents dans le commissariat "ont eu très très peur (...) ils se sont vus mourir", a dénoncé William Maury, délégué national nuit du syndicat Alliance Police nationale, sur BFMTV. Lui aussi parle de "réprésailles" après les opérations place nette: "Il y a pas mal d'armes et de produits stupéfiants qui ont été saisis ces dernières 48h et on pense que ce sont des incendies criminels qui ont pu être déclarés à la suite d'une énième interpellation".

Lundi soir, vers 18 heures, des policiers, qui se trouvaient en mission de sécurisation ont interpellé à Cavaillon une personne qui venait de prendre la fuite à la vue des forces de l'ordre, a appris BFMTV. Une interpellation suivie par deux autres, dont le locataire d'un box.

À l'intérieur de ce box, les policiers ont découvert 1kg de cocaïne, 3kg de résine de cannabis, 1,5kg d'herbe de cannabis, trois fusils à pompe, une arme de poing de petit calibre, un chargeur de fusil d’assaut, sept chargeurs d’arme de poing ainsi que plusieurs munitions de divers calibre.

Ces trois personnes été placées en garde à vue. Mais à ce stade, aucun lien entre ces interpellations et les incendies de véhicules devant le commissariat n'est confirmé.

"Une fois encore un commissariat a été attaqué"

D'autres syndicats de police ont réagi sur les réseaux sociaux après ces incendies.

"Une fois encore un commissariat a été attaqué" a réagi le syndicat des officiers et commissaires de police SCSI sur X. "La France est le seul pays européen où des commissariats sont régulièrement attaqués. Pourquoi?".

Le porte-parole national d'Alliance police a aussi apporté son "soutien" aux agents de police de Cavaillon. "La France 2024, la France qui brûle, la France sans autorité, la France sans sanction" a-t-il dénoncé.