VIDÉOS Mort de Catherine Laborde : qu'est-ce que la maladie à ...

C'était une personnalité adorée des Français. La présentatrice météo Catherine Laborde, qui a animé les bulletins de TF1 entre 1988 et 2017,  est morte ce mardi dans sa maison de l'île d'Yeu (Vendée). Hasard du calendrier, ce 28 janvier, date de son décès est également celle de la journée mondiale dédiée à la pathologie dont elle souffrait : la maladie à corps de Lewy (MCL).

Catherine Laborde se savait atteinte depuis 2014 d'une maladie neurodégénérative,  comme elle l'a révélé en 2018 dans le livre "Trembler". Qu'est-ce que la maladie à corps de Lewy ? Quels sont ses symptômes ? Existe-t-il des traitements ? "ici" fait le point.

Qu'est-ce que la maladie à corps de Lewy et quels sont ses symptômes ?

La maladie dont souffrait Catherine Laborde est "une maladie neurodégénérative complexe qui touche plusieurs parties du cerveau", explique  France Alzheimer sur son site internet. Cette pathologie, dont "l'évolution se révèle très variable" et qui débute généralement après 50 ans, est un mélange de Parkinson et d’Alzheimer, souligne aussi  la Fondation Recherche Alzheimer : "Les symptômes principaux comprennent des troubles cognitifs semblables à ceux d’Alzheimer, tels que des difficultés de concentration et de repérage dans l’espace, et des troubles moteurs rappelant Parkinson, comme un ralentissement, une hypertonie, une démarche altérée et parfois des tremblements".

Le mari de Catherine Laborde avait raconté le quotidien de la présentatrice en octobre 2022 : "Elle est rentrée dans une phase où elle a du mal à s'exprimer. (...) Elle comprend ce qu'on lui dit, mais elle a énormément de mal à formuler les choses. Donc la communication devient extrêmement difficile", avait décrit Thomas Stern dans l'émission de France 2 "Ça commence aujourd'hui". Il expliquait que sa femme oscillait entre moments de "confusion" et de "lucidité" en raison des "fluctuations" caractéristiques de la maladie à corps de Lewy.

Pourquoi est-ce une maladie difficile à diagnostiquer ?

Cette maladie touche plus de 200.000 personnes en France, selon les estimations de l'association des aidants et malades à corps de Lewy. Mais "de nombreux cas restent non diagnostiqués", déplore la Fondation Recherche Alzheimer. De son côté, France Alzheimer estime à 67 % le pourcentage de malades qui ne savent pas qu'ils sont atteints de cette pathologie.

Pourquoi est-ce une maladie difficile à diagnostiquer ? Cette difficulté à identifier la MCL s'explique par le fait qu'elle soit "fréquemment confondue avec d’autres maladies (maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, maladies psychiatriques)", expliquent des médecins et des associations dans un plaidoyer paru ce mardi et qui demande au ministère de la Santé une meilleure prise en charge de cette maladie. L'errance médicale est donc souvent longue pour les patients, déplorent les auteurs du plaidoyer  consulté par France Inter. "Il y a une perte de chance pour les patients qui ne sont pas diagnostiqués précocement", ajoute Frédéric Blanc, gériatre et neurologue aux hôpitaux universitaires de Strasbourg. Avant que cette maladie soit diagnostiquée à Catherine Laborde, la présentatrice pensait souffrir de la maladie de Parkinson.

Peut-on soigner la maladie de Lewy ?

Il n'existe pas de traitements qui permettent de guérir complètement, explique France Alzheimer. "Seulement des traitements symptomatiques capables de ralentir la progression". peut-on lire sur le site de l'association. "Nous avons actuellement des traitements de la maladie à corps de Lewy qui fonctionnent, affirme Frédéric Blanc. Quand on parvient à diagnostiquer précocement le patient, on sait qu'il sera relativement stable pendant huit à dix ans. Mais encore faut-il que le diagnostic soit fait", souligne-t-il.

Le ministre de la Santé espère "un plan national" des maladies rares "avant l'été"

Invité de l'émission Ma France ce mardi sur "ici", le ministre chargé de la Santé a réagi au décès de Catherine Laborde qui "évoque malheureusement la situation de nombreuses familles et surtout de nombreux malades qui sont atteints de maladies rares". "Il faut beaucoup de recherches, il y a finalement peu de thérapies et quand il y en a, elles sont souvent onéreuses pour finalement peu de patients", a ajouté Yannick Neuder, cardiologue de profession. Le ministre a dit espérer "un plan national" des maladies rares "avant l'été", "pour pouvoir apporter des solutions thérapeutiques aux patients qui souffrent d'une maladie rare".

Le ministre a assuré que ce plan allait intégrer "toutes les maladies rares, qu'elles soient dégénératives ou pas", mais qu'il sera soumis à l'examen du budget 2025. "Si on veut un plan national des maladies rares pour justement pouvoir apporter des solutions thérapeutiques aux patients, passons l'étape budgétaire", a ajouté Yannick Neuder.