Camaieu: la Région prête à aider au sauvetage si l'Etat fait un geste
![Camaieu la Région prête à aider au sauvetage si lEtat fait un geste](/thumb/phpThumb.php?src=%2Fuploads%2Fnews%2F39%2F3904%2F1%2F3904172-camaieu-la-rgion-prte-aider-au-sauvetage-si-letat-fait-un-geste.jpg&w=706&hash=ede61dcd4ffae3f0e2236c491a7b9371)
La Région des Hauts-de-France et la Métropole européenne de Lille pourraient participer financièrement au sauvetage de l'enseigne nordiste de prêt-à-porter.
Camaieu et ses 2600 salariés sur le fil: la région Hauts-de-France et l'actionnaire de l'enseigne nordiste de prêt-à-porter se sont dit prêts mercredi à injecter plus d'argent pour éviter la liquidation, si l'État apportait lui aussi son soutien financier, avant une audience décisive devant le tribunal de commerce. La Région et la Métropole européenne de Lille sont "prêtes à mettre de l'argent sur la table" pour sauver Camaieu "si l'État fait un geste", a affirmé à l'AFP le cabinet du patron LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.
"Aucun engagement formel n'a été pris" de la part de la Première ministre Elisabeth Borne, avec qui Xavier Bertrand s'est entretenu dans la matinée, mais "le dossier continue d'être étudié" par le gouvernement, a-t-on ajouté.
L'actionnaire, Hermione People and Brands (HPB), avait plus tôt dans la matinée affirmé à l'AFP être prêt à injecter plus de fonds pour sauver l'enseigne, si l'État acceptait de son côté d'apporter un soutien financier. "L'actionnaire est prêt à s'installer dans un tour de table avec des financements supplémentaires", avait assuré la direction de HPB, son président, Wilhelm Hubner, appelant "l'ensemble des acteurs publics, État et collectivités territoriales" à une "réunion urgente".
HPB avait indiqué lundi avoir demandé une avance de 48 millions d'euros à l'État, mais Bercy avait jugé que cette demande n'était pas "réaliste", l'État ne pouvant "en aucun cas se substituer aux actionnaires".
Saison automne-hiverLe plan de continuation de l'actionnaire, qui doit être examiné deux mois après le placement de l'enseigne en redressement judiciaire, prévoit la fermeture de 208 magasins et la suppression d'environ 500 emplois, mais permettrait d'éviter la catastrophe sociale d'une liquidation: 2.600 emplois supprimés. L'actionnaire espère gagner un peu de temps pour relancer son enseigne, chahutée par la crise sanitaire et une coûteuse cyberattaque. "L'heure est grave, elle nécessite la mobilisation de tous", a insisté mercredi Wilhelm Hubner.
Un total de 79,2 millions d'euros est nécessaire, selon HPB, sur les huit prochains mois pour assurer entre autres les achats de la saison automne-hiver et préparer la collection de printemps. Le plan prévoit jusque-là une mise de fonds de 14 millions d'euros de la Financière immobilière bordelaise (FIB) de l'homme d'affaires Michel Ohayon -dont HPB est une filiale- pour racheter le siège et l'entrepôt de Camaieu à Roubaix. Ceux-ci seraient ensuite "valorisés" et revendus pour un montant estimé entre 55 et 60 millions.
HPB "est le seul" à pouvoir sauver l'enseigne, après le retrait de divers candidats à la reprise, dont le fonds américain Gordon Brothers, avait plaidé lundi Wilhelm Hubner, auprès de l'AFP.
J. Br. avec AFP