«Bullet Train», un bon coup de Pitt
Tchou tchou
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On ne vous apprendra sans doute rien en vous annonçant que Bullet Train n’est pas exactement un chef d’œuvre. Les premières images de cette histoire d’affrontement entre gangsters, assassins et tueurs à gages à bord d’un train à grande vitesse japonais pour une mallette pleine de billets laissaient même présager du cauchemar intégral – impression qui se confirme dangereusement durant le premier quart d’heure. Réalisation clippesque pleine de zooms brutaux ? Evidemment. Montage épileptique ? Et comment. Digressions apocalyptiquement nulles ? A la pelle. Cameos gratuits ? Bah tiens. BO surbraillarde ? Hell yeah. Alors qu’est-ce qui fait de cet espèce de burrito nutriscore W fourré au cinéma le plus tapageur et référentiel de ces trente dernières années – de Guy Ritchie à Edgar Wright en passant par Robert Rodriguez, James Gunn et évidemment Quentin Tarantino – un film, au final, plutôt sympathique ?
Est-ce parce que Joey King réussit à se montrer hautement magnétique dans un rôle totalement essoré de gamine tueuse en jupe plissée ? Est-ce parce que Ryan Reynolds parvient, après des années d’efforts laborieux, à se montrer enfin drôle, qui plus est dans un rôle muet et d’à peine trois secondes ? Est-ce parce que le duo de tueurs à gages formé par Brian Tyree Henry et Aaron Taylor-Johnson, construit au départ comme une catastrophique enfilade de clichés tarantinesques, révèle progressivement les deux personnages les plus attachants, voire touchants, du film ? Est-ce…