Bruno Retailleau considère que "l'antisémitisme a muté" et que celui ...

Le ministre de l'Intérieur juge que l'antisémitisme est surtout le fait de "l'islamisme" ou des insoumis pour "des raisons électoralistes". Une analyse contredite par un rapport récent de la Commission nationale consultative des droits de l'homme.

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a jugé ce mardi 7 janvier sur RTL que "l'antisémitisme a muté", considérant que celui provenant de l'extrême droite est désormais "résiduel".

Le très droitier patron de la place Beauvau donne "deux visages" à l'antisémitisme. Celui de "l'islamisme", mais aussi celui "de ceux qui", selon lui, "pour des raisons électoralistes utilisent la cause, le drame palestinien à des fins électorales pour draguer le vote musulman".

Et d'accuser explicitement "les insoumis". Lesquels sont dans le viseur de responsables politiques du camp présidentiel jusqu'à l'extrême droite pour leur position sur le Proche-Orient depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

"Totalement faux"

Concernant l'antisémitisme, Bruno Retailleau déplore plus généralement que "57%" "des agressions antireligieuses" concerne les Français de confession juive, alors que ces derniers "représentent moins de 1% de la population".

Son analyse, sur une supposée mutation de l'antisémitisme, est contredite par un rapport de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), agence publique chargée de l'évaluation de la politique de la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie depuis 1990 .

Dans ce document, publié le 27 juin 2024, on peut lire qu'il "existe de l’antisémitisme à gauche, tout particulièrement à la gauche de la gauche, chez les proches des Insoumis et d’EELV notamment. Mais à un niveau inférieur à la moyenne de l’échantillon, et sans comparaison avec celui observé à l’extrême droite et chez les proches du Rassemblement national."

Auprès de l'AFP, Magali Lafourcade, secrétaire générale de la CNCDH, était on ne peut plus claire au moment de la publication de ce rapport: "Dire que l'antisémitisme aurait migré à l'extrême gauche est totalement faux."