Brigitte Fossey : "Pour moi, la vie est un éternel présent"
Brigitte Fossey est dans notre paysage cinématographique depuis plus de sept décennies. Elle a commencé à cinq ans dans Jeux interdits, de René Clément. Elle est la comédienne française qui a la carrière la plus longue. Elle raconte : "Pour moi, la vie est un éternel présent. Le temps n'existe pas. Quand je revois des gens qui tournaient dans Jeux interdits, je les revois comme si je n'avais pas changé. J'ai toujours eu ce sens-là du temps. Pour moi, l'âge n'existe pas. Ce qui compte, c'est le cœur à cœur, c'est le dialogue."
Elle a résisté aux excès du métier. D'abord, comme elle le dit, parce qu'elle est Ch'ti, née à Tourcoing, et voulait continuer à aller à l'école parce que ses professeurs étaient géniaux. La deuxième raison, c'est que ses parents étaient poètes, très joueurs, très fantaisistes.
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Le spectacle La Fontaine en fables et en notes
Brigitte Fossey reprend sur scène les fables de La Fontaine, dans La Fontaine en fables et en notes, jusqu'au 25 mars au Théâtre de Poche-Montparnasse, à Paris. Elle les incarne littéralement, tour à tour, elle mime tel animal, virevolte, se contorsionne, danse. C'est stupéfiant ce qu'elle fait sur scène. Et il y a des airs de musique de Bach, de Ravel, de Chopin, entre les fables.
À quatorze ans, elle avait pris des cours de théâtre en cachette, car elle voulait devenir comédienne. Son professeur lui faisait jouer des fables, mais elle ne les apprenait pas et elle a eu envie ensuite de se racheter. La Fontaine, c'est aussi devenu sa petite madeleine. Elle explique : "D'abord, c'est grâce un peu à La Fontaine et à Victor Hugo que je me suis découverte comédienne parce que les élèves aimaient bien alors on me faisait toujours venir. C'est vraiment comme ça que j'ai commencé avec le poème Mon père, ce héros au sourire si doux, de Victor Hugo, et avec les fables de La Fontaine."
MeToo dans le cinéma français
Après les révélations sur des cas de harcèlement sexuel, d'agression sexuelle ou encore d'emprise dans le cinéma français, que pense Brigitte Fossey ? "La seule façon de faire, c'est de les renvoyer à eux-mêmes. Et de se rendre compte que ça ne nous trouble pas. Et à partir du moment où on est troublée, on est fragile. Mais les femmes qui sont dans le cinéma, elles peuvent s'exprimer. D'ailleurs, Judith Godrèche a très bien parlé. C'est remarquable ce qu'elle a dit quand elle parlait des petites filles, mais on pense en frémissant que malheureusement, dans tous les autres milieux, on ne peut pas s'exprimer. Donc c'est important que les femmes du cinéma s'expriment. Quand vous êtes par exemple dans un bureau ou technicienne de surface. Je pense aussi à tous les petits garçons, qui sont entrepris également. On leur dit 'voilà, tu auras tel métier si tu es avec moi.' Le problème de la protection des enfants est très important et c'est pour ça d'ailleurs que je participe à la brigade des mineurs parce que je trouve que c'est un problème capital, dans tous les métiers."
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L'invité de 7h50 Écouter plus tard
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