"Bridget Jones: folle de lui", comédie romantique anachronique aux ...
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Après "Bridget Jones" (2001), "L'âge de raison" (2004), puis "Le bébé de Bridget Jones" (2016), Renée Zellweger rempile dans ce quatrième volet intitulé "Folle de lui". Un objet anachronique et déjà obsolète sorti le 12 février.
Pourquoi ce nouveau volet, "Bridget Jones: folle de lui"? A l'issue de cette quatrième itération des errances sexuelles et affectives de Bridget Jones, voilà bien la seule question qui s'impose à nous. Mais pourquoi diable s'échiner à tirer sur la corde de cette héroïne autrefois sympathique, dont on avait pu apprécier, en son temps, la maladresse amusante et l'autodérision candide?
Adapté plus de dix ans après la parution du roman éponyme d'Helen Fielding, "Bridget Jones: folle de lui" défie jusqu'à la théorie darwinienne et s'impose comme un objet anachronique qui, en plus de résister aux évolutions de la société, paraît déjà obsolète.
Un jeune éphèbe de 29 ans
On retrouve ainsi Bridget, veuve, mère de deux enfants, qui peine à faire le deuil de son époux, Mark Darcy (Colin Firth), mort quatre ans auparavant. Et voilà la quinquagénaire, dont la vie sexuelle et professionnelle sont en jachère, qui se met en tête de retrouver le prince charmant.
Accidentellement suspendue au tronc d'un arbre, la maladroite observe les deux gentlemen prêts à la rattraper en contrebas. A ma droite, M. Wallaker (Chiwetel Ejiofor), prof de science très cartésien de son fils aîné. A ma gauche, Roxster (Leo Woodall), jeune éphèbe de 29 ans avec qui elle entame une relation aussi torride que régénératrice.
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Des gags éculés
Hormis le début et la fin du film, qui s'attachent avec une certaine émotion à la question du deuil et de la persistance des êtres disparus, "Bridget Jones: folle de lui" accumule les gags éculés et les clichés de comédie romantique les plus dépassés.
De l'usage de Tinder à l'achat gênant de préservatifs en pharmacie, en passant par les lèvres gonflées de Bridget suite à l'absorption d'une substance illicite, rien ne nous est épargné dans ce nouveau pillage de Jane Austen expurgé de toute dimension féministe. Et si certains et certaines se réjouiront de retrouver une ancienne copine, on préfèrera pour notre part oublier les sempiternels radotages de Bridget Jones pour revoir les aventures autrement plus contemporaines d'une autre Londonienne pleine d'autodérision: Phoebe Waller-Bridge dans la série "Fleabag".
Une héroïne figée
Si l'on ajoute le retour sporadique, et plutôt amusant, il est vrai, de Hugh Grant en Daniel Cleaver, et celui de Emma Thompson en gynécologue très cash de l'héroïne, ce quatrième épisode ressemble bien vite à un étalage rétrograde qui refuse sans cesse de contraster son immuable héroïne avec les changements de la société, voire à traiter réellement du sujet de la mort, de l'âge et de la possibilité d'un bonheur réinventé.
Certains personnages ne changeront jamais, certes, mais le temps, lui, est en perpétuelle mutation. Et quand résonne, au début du film, le "Modern Love" de David Bowie, on cherche encore où se trouve cet amour moderne dans cette Bridget Jones qui n'a besoin d'aucun botox pour apparaître totalement figée.
Rafael Wolf/ld
"Bridget Jones: folle de lui" de Michael Morris, avec Renée Zellweger, Hugh Grant, Chiwetel Ejiofor, Leo Woodall. A voir dans les salles romandes depuis le 12 février 2025.