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L'usine Bridgestone de Béthune, qui emploie 863 personnes, va fermer

Lusine Bridgestone de Béthune qui emploie 863 personnes va fermer
Le groupe japonais invoque une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coût. Le site
Dans un communiqué, la ministre du travail, Elisabeth Borne, la ministre déléguée chargée de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, et le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, ont dénoncé cette annonce.
Dans un communiqué, la ministre du travail, Elisabeth Borne, la ministre déléguée chargée de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, et le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, ont dénoncé cette annonce. DENIS CHARLET / AFP

C’est un nouveau gros coup dur pour les Hauts-de-France après la fermeture, ces dernières années, des sites Continental dans l’Oise et Goodyear à Amiens. Le fabricant japonais de pneumatiques Bridgestone a décidé de fermer définitivement son usine de Béthune (Pas-de-Calais), qui emploie 863 personnes.

« Des problèmes de marché structurels nous amènent à prendre des mesures structurelles pour préserver la viabilité des opérations de l’entreprise », a annoncé Laurent Dartoux, président et directeur général de Bridgestone Europe Afrique et Moyen-Orient. La fermeture de cette usine « est un projet que nous ne prenons pas à la légère », a-t-il affirmé.

Bridgestone précise dans un communiqué avoir informé les salariés mercredi matin qu’il envisageait « la cessation totale et définitive de l’activité de l’usine de Béthune », lors d’une réunion extraordinaire du comité social et économique (CSE). La fermeture pourrait intervenir à partir du « deuxième trimestre 2021 ».

« Trahison de la confiance »

Cette annonce est « une trahison de la confiance que l’Etat et la région Hauts-de-France ont placée » dans le groupe japonais, a estimé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. « Bridgestone doit aujourd’hui assumer ses responsabilités plutôt que de chercher des prétextes », a-t-il ajouté lors du compte rendu du conseil des ministres, en estimant que « c’est l’entreprise qui a sous-investi dans le site de Béthune au profit d’autres sites » et qui « a été incapable d’instaurer les conditions d’un dialogue social sain ».

Dans un communiqué, la ministre du travail, Elisabeth Borne, la ministre déléguée chargée de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, et le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, ont dénoncé la décision de Brigestone. « Ils en contestent la brutalité, la pertinence et les fondements » et « demandent à l’entreprise que soient ouverts et analysés en détail l’ensemble des scénarios alternatifs à la fermeture du site », ont-ils déclaré dans un communiqué commun.

« On pensait à une réorganisation, mais pas à une fermeture ! », commente sobrement Christophe Boutemy, délégué syndical SUD-Chimie, à l’extérieur de la salle où se tient le CSE. Pour l’un de ses collègues, portant un polo rouge siglé Bridgestone, « ça faisait des années qu’on le pressentait mais, quand on demandait si quelque chose se préparait, ils disaient non… » Sur le parking, une employée de la cantine, qui travaille sur le site depuis trente ans. « vient d’apprendre la fermeture à la radio ».

Bridgestone, qui revendique le premier rang mondial sur le marché des pneumatiques, promet « un dialogue soutenu avec les représentants du personnel » et « un plan de revitalisation ambitieux pour l’emploi » dans la région. Le groupe se dit « pleinement conscient des conséquences sociales d’un tel projet et s’engage à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour définir un plan d’accompagnement adapté à chaque employé ». Des reclassements pourraient notamment être envisagés dans les activités commerciales et de distribution du groupe qui emploient 3 500 personnes en France.

L’usine de Béthune, qui produit des pneumatiques pour l’automobile sous les marques Bridgestone et Firestone, connaît des difficultés de longue date. Elle est « la moins performante » parmi la dizaine d’usines du groupe en Europe, affirme la direction. En une décennie, ses effectifs ont chuté de 40 %, au même rythme que ses volumes de production dans un marché stable.

Comme Michelin l’an dernier, Bridgestone invoque la concurrence de plus en plus forte des marques asiatiques à bas coût, notamment chinoises. Il estime que leur part de marché est passée de 6 % à 25 % entre 2000 et 2018. La crise sanitaire n’a rien arrangé. Le marché automobile européen a chuté de près de 40 % au premier semestre et devrait rester en baisse de 25 % sur l’année 2020, frappé par les conséquences de la pandémie de Covid-19.

Le Monde avec AFP et Reuters

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