Fermeture de Bridgestone à Béthune : Agnès Pannier-Runacher tacle la direction du groupe
"C'est un choc", "le gouvernement ne l'acceptera pas", "Brigdestone doit prendre ses responsabilités". Invitée de France Bleu Nord, ce jeudi 17 septembre 2020, Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l'Industrie, réagit fermement à la fermeture de l'usine Bridgestone de Béthune, annoncée par la direction du groupe dans une vidéo aux salariés ce mercredi 16 septembre 2020. Les 863 emplois du site nordiste sont menacés.
à lire aussi Bridgestone annonce la fermeture de son usine de Béthune qui emploie 863 personnes "Ce n'est pas acceptable"La ministre était au fait des difficultés de l'usine de Béthune (un carnet de commande qui s’amincit depuis plusieurs années), mais c'est tout de même un choc pour le gouvernement. "La direction nous annonce cette fermeture sans considérer aucun autre scénario. Et ça, ce n'est pas acceptable."
Une annonce qui va à contre-courant du plan de relance de l'économieUne annonce qui fait tâche moins d'un mois après la présentation du plan de relance de l'économie, pour faire face à la pandémie de Covid-19. Agnès Pannier-Runacher pointe l'incohérence, "Je trouve incroyable que dans ce moment particulier, où il y a des moyens pour investir dans les salariés, dans de nouveaux équipements, on ne donne pas un avenir au site de Bridgestone".
Les dirigeants de Brigdestone "sont à l'origine de la situation"La ministre chargée de l'Industrie cible clairement les responsables de cette fermeture : la direction de Bridgestone. Un situation due au manque d'investissements du groupe dans son usine béthunoise, selon Agnès Pannier-Runacher, et à l'absence de volonté de faire évoluer la production du site.
Agnès Pannier-Runacher demande à Bridgestone de présenter "des scénarios alternatifs"Pour l'heure, Agnès Pannier-Runacher refuse de lancer une éventuelle recherche de repreneurs. La première étape, pour la ministre, est de sonder toutes les alternatives possibles à une fermeture pure et simple de l'usine de Béthune. Elle attend que le groupe japonais lui présente des "scénarios alternatifs". Pas de chèque en blanc non plus. S'il y a investissement de l'État et des collectivités territoriales, ce sera à condition d'un "bon plan industriel".
La ministre met la pression sur la direction du groupeAgnès Pannier-Runacher ne compte pas laisser Bridgestone mener la danse dans ce dossier. Elle attend une rencontre avec la direction du groupe, quitte à les y forcer. "Si la perspective de la fermeture devient très difficile et très coûteuse pour Bridgestone, ils reviendront à la table des négociations", menace-t-elle.
Une réunion doit avoir lieu entre la direction de Bridgestone, le gouvernement, les élus locaux et les syndicats, ce lundi 21 septembre.