Bridgestone, l'enterrement d'un zombie
Un mince espoir. Sous la pression des politiques et de l'émotion suscitée par la destruction de 863 emplois dans une région déjà sinistrée, le géant japonais du pneumatique Bridgestone a accepté de signer un "accord de méthode" avec les syndicats de l'usine de Béthune (Pas-de-Calais). L'objectif : s'accorder un sursis de cinq mois pour discuter de "scénarios alternatifs à la fermeture de l'usine", initialement prévue en avril 2021, comme l'a dévoilé Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l'Industrie.
Mais syndicats et dirigeants parviendront-ils à s'entendre, alors que le 31 mai 2019, 60% des salariés du site de Béthune avaient décidé de rejeter l'accord de performance collective négocié pendant des mois ? En échange d'un passage de 33,6 à 35,5 heures de travail hebdomadaires - avec une hausse de 6% des salaires lissée sur trois ans - et une plus grande flexibilité dans la rotation des équipes, le groupe s'engageait alors à dégager une enveloppe - certes minime ! - de 6,5 millions d'euros pour investir dans de nouvelles machines dédiées à la fabrication de pneus de grandes tailles, un marché porté par le succès des SUV. Un accord en guise de dernière chance pour le site nordiste en déshérence depuis près d'une décennie. En 2014, déjà, Arnaud Montebourg, alors à Bercy, exhortait syndicats et direction à se mettre autour de la table "et [à] affronter la question de la compétitivité ensemble et non pas les uns contre les autres", seul gage du maintien de l'activité en France.
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