Assassinat de Brian Thompson, le PDG de UnitedHealthcare, à New ...

La police a arrêté, lundi 9 décembre, un homme de 26 ans en possession d’une arme identique à celle utilisée pour l’assassinat, mercredi 4 décembre, de Brian Thompson, le PDG de UnitedHealthcare. Il a été inculpé, notamment pour meurtre au deuxième degré.

« Des membres de la police d’Altoona » en Pennsylvanie, à 500 kilomètres à l’ouest de New York, « ont arrêté Luigi Mangione, un homme de 26 ans, pour possession d’arme à feu », a déclaré Jessica Tisch, la cheffe de la police de New York (NYPD), lors d’un point presse aux côtés du maire, Eric Adams. « Actuellement, nous pensons qu’il s’agit de la personne que nous recherchons dans le meurtre ciblé et sans scrupule de Brian Thompson, PDG de UnitedHealthcare », a-t-elle ajouté.

Le suspect, dont plusieurs photos captées par les caméras de vidéosurveillance avant et après le meurtre avaient été diffusées depuis mercredi, a été reconnu par un employé d’un McDonald’s d’Altoona qui a contacté la police locale, a ajouté Mme Tisch.

« Ils ont également récupéré des vêtements, dont un masque, correspondant à ceux portés par l’individu recherché, a-t-elle expliqué. Ils ont également trouvé une fausse carte d’identité du New Jersey correspondant à celle que notre suspect avait utilisée pour s’enregistrer dans son auberge de jeunesse de New York avant l’assassinat. »

« Arme fantôme »

Des images des médias américains ont montré le jeune homme, cheveux noirs frisés, sortant menotté d’un véhicule de police pour être escorté devant un tribunal de l’Etat de Pennsylvanie. Un juge l’a ensuite maintenu en détention dans l’attente de son transfert devant la justice de New York.

Luigi Mangione a été présenté par la police comme un natif du Maryland dont la dernière adresse connue se situe à Honolulu, à Hawaï. Il a obtenu, en 2020, un master de sciences de l’ingénierie à la prestigieuse université de Pennsylvanie, après être passé par un lycée huppé de Baltimore.

Les policiers qui l’ont arrêté ont découvert sur lui plusieurs fausses pièces d’identité, un passeport américain, ainsi qu’une arme à feu et un silencieux, « tous deux compatibles avec l’arme utilisée dans le meurtre », a précisé la cheffe de la police. Cela lui vaut d’être aussi inculpé pour deux infractions concernant la législation sur les armes à feu et d’une autre concernant la falsification d’un ou plusieurs documents d’identité, selon des documents judiciaires obtenus par le quotidien The New York Times et la chaîne CNN. Les accusations liées aux armes comprennent la possession illégale d’une arme à feu chargée et ce qui semble être une accusation de possession d’un silencieux.

Il possédait une « arme fantôme », un type d’armes qui peuvent être assemblées à la maison à partir de pièces sans numéro de série, les rendant difficiles à tracer, ont déclaré les enquêteurs. « Pour l’instant, les informations que nous recevons d’Altoona indiquent que l’arme semble être une arme fantôme qui pourrait avoir été fabriquée sur une imprimante 3D, capable de tirer une balle de 9 mm », a ajouté le responsable de l’enquête. Il avait aussi avec lui un document laissant penser qu’« il a de l’hostilité envers des entreprises américaines ». A ce stade, la police n’a fait état d’aucun mobile.

Fort émoi

Les autorités n’ont pas non plus confirmé les informations des médias selon lesquelles les mots « delay » (« retard ») et « deny » (« refus ») – termes souvent utilisés par les compagnies d’assurances pour rejeter les demandes d’indemnisation – étaient inscrits sur les douilles trouvées sur les lieux. Les enquêteurs s’interrogent aussi sur une photo de radio médicale affichée sur le profil du suspect sur le réseau social X, qui a été suspendu, lundi, après l’arrestation.

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UnitedHealth Group assure 51 millions de personnes et travaille avec des programmes gouvernementaux tels que Medicare, le système d’assurance-santé des seniors.

L’assassinat de Brian Thompson a provoqué un fort émoi des Américains, mais la réaction a aussi été accompagnée de commentaires haineux sur les réseaux sociaux contre des programmes d’assurance-santé américains, preuve d’une colère profonde à l’égard d’un système lucratif, accusé de s’enrichir sur le dos des patients.

« On ne tue pas des gens de sang-froid pour des questions politiques ou pour exprimer un point de vue », a condamné, lundi, le gouverneur démocrate de Pennsylvanie, Josh Shapiro. « Ce tueur est salué comme un héros. Ecoutez-moi bien, ce n’est pas un héros », a-t-il insisté.

A la révélation de son nom, les réseaux sociaux présumés du suspect sont entrés en ébullition. Un profil Instagram, qui pourrait être le sien, montre un homme jeune, grand et brun, portant un costume avec cravate sur sa photo principale. En deux heures, lundi après-midi, il est passé de 2 000 à plus de 45 000 abonnés.

Sur X, un compte à son nom regroupait près de 45 000 abonnés en début d’après-midi, puis quelque 180 000 en début de soirée, jusqu’à sa suspension. Son profil Instagram ne permet pas d’en apprendre beaucoup plus sur lui, si ce n’est qu’il a posté quelques photos, souvent avec des amis, en 2018, 2019 et 2021. L’une d’entre elles le montre torse nu, abdominaux en évidence. Sur X, le jeune homme apparaît avoir été bien plus actif. Mais ses publications, souvent alambiquées, ne permettent pas de dégager un profil très clair. Les autorités, qui ont indiqué continuer à éplucher ses réseaux sociaux, n’ont pas en savoir davantage sur un possible motif.

Le Monde avec AP et AFP

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