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Royaume-Uni : Trois choses à savoir sur Boris Johnson et le scandale du « partygate »

RoyaumeUni  Trois choses à savoir sur Boris Johnson et le scandale du  partygate
Très contesté jusque dans sa majorité, le Premier ministre conservateur a réussi à sauver son poste lors d'un vote de défiance

Boris Johnson a sauvé sa tête. L’ancien maire de Londres sera toujours Premier ministre demain, et le restera a priori encore au moins un an, malgré le scandale du « partygate » qui secoue le 10 Downing Street depuis de longs mois. Les révélations et enquêtes successives sur l’organisation de soirées alcoolisées au cœur du pouvoir britannique en pleine épidémie de Covid-19 ont bien fait vaciller « BoJo » et sapé son autorité, mais la majorité de son parti l’a conforté dans ses fonctions à la tête de l’exécutif britannique, lundi. 20 Minutes vous explique les derniers développements de cette affaire.

C’est quoi le « partygate » ?

Début janvier, la chaîne de télévision ITV révèle qu’une petite fête a été organisée dans une salle du Conseil des ministres le 19 juin 2020, à l’occasion de l’anniversaire de Boris Johnson. Problème, à cette époque, tout le royaume était encore confiné en raison de la première vague de coronavirus, avec des restrictions très fortes sur les rassemblements. Le Premier ministre pense éventer la polémique en expliquant y être passé en coup de vent, mais les révélations s’enchaînent.

Garden-partys, pots le vendredi, et même une petite fête la veille de l’enterrement du prince Philipp, c’est presque une tradition de la trinque qui est mise en évidence par les médias. Boris Johnson s’excuse le 12 janvier devant la Chambre, puis devant la reine. En parallèle, deux enquêtes sont lancées : la première est placée sous l’égide de Sue Gray, haute fonctionnaire chargée d’écrire un rapport sur les dérives du 10 Downing Street, la seconde lancée par la police. Le chef du gouvernement a même écopé d’une amende inédite dans cette affaire.

Pourquoi Boris Johnson est-il autant contesté ?

Le comportement du gouvernement conservateur, accusé de faire la fête pendant que les Britanniques ne pouvaient pas se rendre à l’hôpital pour dire adieu à leurs proches mourants, choque. Mais la défiance envers Boris Johnson, critiqué pour sa mauvaise gestion de l’épidémie, est plus vaste. Accusé d’avoir tardé à prendre des mesures et d’avoir insuffisamment protégé les résidents de maisons de retraite, l’ancien maire de Londres a même essuyé une fronde au sein de son propre parti, lorsque 99 députés de son camp avaient voté contre l’instauration d’un pass sanitaire pour les grands événements.

Des critiques plus personnelles ont émergé, notamment sur la luxueuse rénovation du 11 Downing Street, que « BoJo » occupe avec sa famille, payée grâce au don non déclaré d’un soutien du conservateur. Autre maladresse, la tentative de changer les règles au Parlement pour éviter au député Owen Paterson, accusé de faire du lobbyisme auprès du gouvernement, d’être suspendu. De la pure « corruption », selon l’opposition. Enfin, la conjoncture achève de plomber la confiance des Britanniques dans leur Premier ministre, avec une inflation de 9 % sur un an en avril, un record poussé par la guerre en Ukraine.

L’affaire est-elle vraiment close ?

Confronté à un vote de défiance au sein même de son parti lundi à la demande de 54 députés, Boris Johnson a finalement sauvé sa tête. Sur les 359 députés conservateurs ayant voté, 211 se sont prononcés en faveur du Premier ministre, contre 148 qui lui ont refusé leur confiance. Ce qui représente tout de même un groupe considérable de frondeurs, susceptibles de gêner l’action du gouvernement. Pour les médias et l’opposition, qui rappellent que Theresa May avait démissionné quelques mois après un vote semblable, « la fête est finie, Boris ».

Mais le Premier ministre refuse catégoriquement de démissionner. Et sa victoire lui procure un an d’immunité, sans pouvoir être visé par une autre motion. Mais son parti en ressort divisé, et sa popularité très basse fait douter de sa capacité à remporter les élections législatives de 2024. Une troisième enquête est par ailleurs prévue dans le cadre du « partygate », cette fois-ci au Parlement. Si ses conclusions, attendues pour l’automne, démontrent que Boris Johnson a menti devant la Chambre des Communes en affirmant ne pas avoir enfreint les règles, il est censé démissionner.

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