Bitcoin à 100.000 dollars: pourquoi tout s'est emballé en 2024
La reine des cryptomonnaies a franchi le seuil symbolique des 100.000 dollars ce jeudi, gagnant en légitimité aux yeux du grand public et des investisseurs tout au long de l'année 2024.
Le 5 décembre restera un jour historique pour l'écosystème crypto. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le bitcoin a franchi pour la toute première fois de son histoire les 100.000 dollars, 16 ans après sa création. Cela faisait deux semaines que la reine des cryptomonnaies était coincée sous ce seuil symbolique, les investisseurs faisant face à un "mur de vente".
L’annonce de la nomination de Paul Atkins, un avocat favorable à l’écosystème des cryptomonnaies par Donald Trump à la tête du gendarme boursier américain (la SEC) a cependant tout fait basculer. L’écosystème crypto a vu le premier signe d’une application du programme pro-crypto de Donald Trump, après avoir promis de faire des Etats-Unis la "capitale mondiale des cryptomonnaies". Paul Atkins, ancien cadre de la SEC, n’a jamais caché son intérêt pour le secteur crypto, contrairement au patron actuel de la SEC, Gary Gensler, qui démissionnera le 20 janvier prochain.
Un mois après l’élection de Donald Trump, le bitcoin a gagné plus de 50% dont plus de 156% depuis janvier 2024. Une autre mesure forte de Donald Trump est de constituer une réserve nationale de bitcoins aux Etats-Unis. Si la première puissance mondiale se lance dans cette aventure, nul doute que d’autres pays pourraient sauter le pas, créant une véritable euphorie autour du bitcoin. Il faudra attendre l’investiture officielle de Donald Trump en janvier prochain pour voir si le président américain tiendra sa promesse.
Déclarations inédites
Donald Trump semble avoir ouvert la voie à de nombreuses déclarations en faveur du bitcoin, auprès de personnalités jusqu’à présent anti-crypto. Hier, Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a admis que le bitcoin était un "concurrent" de l'or tandis que le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré qu'il est "impossible de bannir" le bitcoin. Même le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, considère désormais que les investisseurs avertis peuvent miser sur cet actif.
L'envolée du bitcoin en 2024 ne s'explique pas que par l'arrivée de Donald Trump. Depuis le début de l'année, le bitcoin est rentré dans une phase d'institutionnalisation, avec l'introduction sur le marché d'une dizaine d'ETF bitcoin spot par le gendarme boursier américain (la SEC). Aujourd'hui, plus de 1 million de bitcoins, soit environ 5% de l'offre maximale de bitcoins en circulation - sont déjà détenus par les émetteurs d'ETF.
White paper
Au delà de la spéculation autour du bitcoin, la reine des cryptomonnaies séduit de plus en plus les particuliers. En 2024, 562 millions de personnes possèderaient des cryptomonnaies, selon un rapport de Gemini, soit 33% en plus que l'an dernier. A ce jour, si le bitcoin peut être utilisé pour payer de nombreux services dans le monde, il a aussi de nombreuses autres fonctionnalités, comme l'a souhaité son fondateur Satoshi Nakamoto il y a 16 ans.
Pour rappel, le 31 octobre 2008, Satoshi Nakamoto publiait le "white paper" du Bitcoin. Ce livre blanc, intitulé "Bitcoin: A Peer-to-Peer Electronic Cash System ou traduit en français "Bitcoin: un système de monnaie électronique de pair à pair", posait les bases du fonctionnement du protocole. Le bitcoin est un "système de monnaie électronique entièrement en pair à pair (qui) permettrait d’effectuer des paiements en ligne directement d’un individu à un autre sans passer par une institution financière", peut-on lire dans ce livre blanc.
Parmi les principales propriétés du bitcoin, l'on peut citer la double dépense qui est "évitée avec un réseau peer-to-peer". De même, il n'existe "pas [d’émetteur centralisé] des monnaies ou d’autres tiers de confiance. Les participants peuvent être anonymes. Les nouvelles pièces sont fabriquées à partir de la preuve de travail", écrivait Satoshi Nakamoto le 1er novembre 2008.
Pauline Armandet