« Un black-out total » : la grosse frayeur de Julia Simon dans le ...
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Sur le canapé qui fait face au petit studio photo qui accueille les médaillés d'or, Julia Simon a le regard fixe et l'esprit embué. « J'ai très mal à la tête, désolé on se voit à un autre moment », évacue-t-elle, zappant la conférence de presse où défilent Lou Jeanmonnot, Émilien Jacquelin et Éric Perrot. Son bras est bien amoché et ses maux de tête grossissent. « Elle a l'air un peu sonnée, félicitations pour ce qu'elle a réussi à réaliser malgré cette chute... J'ai vu la vidéo il y a seulement dix minutes, je ne savais pas », explique dans la foulée Jacquelin.
Dans le premier tour du relais mixte remporté mercredi par l'équipe de France pour ouvrir les Championnats du monde de biathlon, celle qui a lancé la course pour les Bleus est allée à terre, et pas qu'un peu. « Franchement, c'est un black-out total à ce moment-là, avait avoué Simon au bord de la piste juste après l'arrivée, encore sur l'adrénaline. J'arrive à côté de la Suédoise et en fait, je prends un bourrelet de neige qui vient me faucher le ski et me fait tomber sur elle. Malheureusement, je l'emporte dans ma chute, je casse mes deux bâtons, je prends un énorme coup sur la tête et je ne sais plus où j'habite. Quand je repars, je crie ''hé oh, je n'ai plus de bâtons, s'il vous plaît quelqu'un pour m'aider''. C'était un gros moment de solitude. »
«Ma seule crainte, c'était d'arriver sur le pas de tir et de voir que ma carabine était cassée »
Cyril Burdet, l'entraîneur des Bleues, se met alors à courir vers elle, lui donne un bâton de secours et en arrache un autre au passage à un entraîneur... suédois. Une situation cocasse, mais qui aurait pu être plus dérangeante si Anna Magnusson, très énervée à l'arrivée, avait elle aussi eu besoin d'un bâton de secours. « Ma seule crainte, c'était d'arriver sur le pas de tir et de voir que ma carabine était cassée, retraçait Simon, une balle de pioche au tir couché et parfaite au debout. Heureusement, je suis tombée vers l'avant. Ç'a été mon réflexe, ''pas sur le dos, pas sur le dos''. Et finalement, j'ai réussi à faire un gros relais malgré le mal de jambes et le stress qui montait. » Mercredi en début de soirée, l'encadrement tricolore continuait de surveiller l'état physique de Simon.