Guerre en Ukraine: Bernard Kouchner appelle à arrêter d'acheter le gaz et le pétrole à la Russie
L'ancien ministre des Affaires étrangères, invité ce lundi soir de BFMTV, estime que ces mesures peuvent potentiellement freiner la Russie et Vladimir Poutine dans sa conquête de l'Ukraine.
"Les seules choses" dont disposent les Européens face à Poutine. L'ancien chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, invité sur le plateau de BFMTV ce lundi soir pour évoquer la guerre en Ukraine qui dure depuis maintenant douze jours, s'est interrogé sur l'idée d'un embargo sur l'énergie contre la Russie.
"Arrêtons d'acheter... Peut-on arrêter d'acheter le gaz et le pétrole en Russie, ce qui nous vaudrait de notre côté des restrictions terribles?", s'est demandé l'ex-ministre des Affaires étrangères sur notre antenne. "Est-ce que ça n'est pas la seule solution pour une Europe qui veut faire quelque chose mais qui n'a pas de défense? Qui n'a pas l'intention d'être en guerre et qui ne veut pas être l'un des bélligérants?", a-t-il poursuivi."Entre Européens et avec Monsieur Biden, on en parle"
Bernard Kouchner estime qu'il s'agit peut-être là de "la seule chose" encore capable de freiner le président russe et ses forces armées. Une sanction économique qui aurait un coût certain pour la Russie, mais aussi pour les pays dépendant de ces ressources.
"Faut savoir ce qu'on veut", rétorque Bernard Kouchner sur BFMTV. "Ou alors on assiste à ces scènes effroyables tout le temps en se disant 'la prochaine c'est quelle ville?'", lance-t-il.
S'il dit ignorer si une telle mesure pourrait voir le jour, il affirme que "certainement déjà, entre Européens et avec Monsieur Biden, on en parle".
François Hollande favorable à un embargo sur le gazEt il n'est pas le seul à avancer cette proposition en France. L'ancien président de la République François Hollande, dans une tribunée publiée lundi soir sur le site du Monde, a également plaidé pour un embargo sur le gaz russe.
"Faut-il alors se résigner au statu quo en considérant que nous ne disposons d’aucune alternative et que nous ne pouvons, malgré une solidarité sincère à l’égard du peuple ukrainien, payer plus cher notre énergie et prendre le risque de ne pas nous chauffer l’hiver prochain? Ou n’est-il pas nécessaire pour assurer notre propre sécurité et pour infliger un revers majeur à Vladimir Poutine de changer profondément et bien plus rapidement que prévu notre modèle énergétique?", écrit l'ex-chef de l'Etat dans le journal.
Hugues Garnier Journaliste BFMTV