"Lien notoire avec les Frères musulmans": la sénatrice Valérie Boyer ...
La sénatrice LR Valérie Boyer a demandé la déchéance de nationalité de Karim Benzema, se basant sur une déclaration de Gérald Darmanin faisant état d'un "lien notoire" du footballeur "avec les Frères musulmans".
Une demande qui a peu de chances d'aboutir. Après les déclarations du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin accusant Karim Benzema de "liens notoires avec les Frères musulmans", une mouvance islamiste, la sénatrice Les Républicains (LR) des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer a demandé ce mercredi 18 octobre la déchéance de nationalité du footballeur "si les propos du ministère de l'Intérieur sont avérés".
"Nous ne pouvons pas accepter qu'un binational français (Karim Benzema est franco-algérien, ndlr), internationalement reconnu, puisse déshonorer et même trahir ainsi notre pays", a écrit la sénatrice dans un communiqué publié sur X (anciennement Twitter).
"Il est urgent d'agir contre ceux qui menacent en permanence notre pays", a-t-elle encore enjoint.
Valérie Boyer promeut également une sanction "symbolique", à savoir "retirer son Ballon d'Or" au footballeur, couronné meilleur joueur de l'année en 2022.
Dénonciation du soutien aux habitants de GazaLa sénatrice motive notamment sa demande par un message de soutien de Karim Benzema aux habitants de Gaza, dont le territoire est la cible de bombardements de l'armée israélienne, publié sur le réseau social X, en l'occurrence: "Toutes nos prières pour les habitants de Gaza victimes une fois de plus de ces bombardements injustes qui n’épargnent ni femmes ni enfants".
Sur son site, l'administration française explique que pour être déchu de sa nationalité française, une personne doit réunir trois conditions: avoir la nationalité d'un autre État, "se comporter comme le citoyen de cet État", et avoir "commis des actes contraires aux intérêts de la France".
La première condition s'applique effectivement à Karim Benzema, mais les deux suivantes devront être justifiées si une procédure de déchéance de nationalité est effectivent lancée. Elle doit in fine être "prise par décret après avis conforme du Conseil d'État", ou alors directement "par décret en conseil des ministres", selon le site de l'administration.
Le ministère de l'Intérieur détaille ses accusationsDans son intervention sur la chaîne CNews lundi, Gérald Darmanin n'a pas développé les accusations à l'encontre du footballeur, expliquant seulement "s'attaquer aux Frères musulmans, parce qu'ils donnent un 'jihadisme d'atmosphère'".
Contacté par BFMTV, le ministère de l'Intérieur explique que "nous constatons une lente dérive des prises de position de Karim Benzema vers un islam dur, rigoriste, caractéristique de l'idéologie frériste", mais reconnaît que "ces prises de position ne relèvent pas de poursuites judiciaires".
Pour étayer ces accusations, le ministère évoque le fait que le joueur n'a pas chanté la Marseillaise lors de sélections en équipe de France, mais aussi son "prosélytisme sur les réseaux sociaux autour du culte musulman comme le jeûne, la prière, le pèlerinage à la Mecque", ou encore une "photo avec l’imam de Meaux qui avait fait l’objet d’une perquisition dans le cadre de l’assassinat de Samuel Paty".
Le ministère évoque également un "soutien public", en l'occurence un "j'aime", à une publication de Khabib Nurmagomedov, un combattant russe de MMA (arts martiaux combinés), sur Instagram, dans laquelle ce dernier dénonce la publication des caricature du prophète Mahomet dans le presse française, en affirmant que "vous ne pouvez pas nuire à Mohamed et à sa mémoire", et souhaitant "qu'Allah écrase son châtiment sur tous ceux qui tentent de déshonorer (...) son prophète".
Ces faits sont "un signal particulièrement flou de la part d'un sportif bénéficiant d'une telle audience", a dénonce le ministère de l'Intérieur dans sa réponse à BFMTV.
Gillet Glenn