Retraites : François Bayrou n'évoque pas de suspension de la ...
Lors de sa déclaration de politique générale ce mardi, François Bayrou n'a pas évoqué la suspension de la réforme de 2023, mais ouvre la voie pour à son abrogation sous plusieurs conditions.
Un moment tant attendu. Ce mardi, à 15 heures, François Bayrou a prononcé sa déclaration de politique générale devant les députés. Après des semaines de négociations avec le PS, le Premier ministre a finalement décidé de ne pas céder à leur exigence d’une suspension de la réforme de 2023.
Mais il a néanmoins ouvert la voie à une abrogation de la réforme si les partenaires sociaux parviennent à s’accorder sur un système alternatif qui ne chamboulerait pas l’équilibre budgétaire du système.
Bayrou donne trois mois aux partenaires sociaux pour négocier une nouvelle réforme
François Bayrou n'a pas de tabou sur les 64 ans, mais il a quand même rappelé les données de l’équation. Les retraites coûtent 380 milliards par an. Or, le total des cotisations des salariés et des employeurs atteints 325 milliards d’euros.
L'État doit donc payer la différence, ce qui creuse la dette. François Bayrou va demander une enquête flash à la Cour des comptes pour mesurer l’ampleur du trou. Il donne ensuite trois mois aux partenaires sociaux pour négocier une nouvelle réforme.
"Il n’avait pas d’autres solutions qu'accepter"
Pour l’économiste Eric Dor, le Premier ministre a choisi le point d’équilibre entre la droite et le PS, qui peut lui éviter la censure. "Il n’avait pas d’autres solutions qu'accepter le principe que si jamais les partenaires sociaux arrivent à une autre version, alors ça remplacera la réforme", détaille l'expert au micro d'Europe 1.
La voix médiane évite aussi au Premier ministre une sanction des marchés. "Depuis le discours de politique générale, les marchés sont totalement sereins, le spread n’a pas bougé, ce qui correspond à l’écart de taux d’intérêts entre la France et l’Allemagne. Manifestement, les marchés n’ont été ni apeurés, ni rassurés", ajoute l’économiste.
Reste à savoir si les partenaires sociaux sauront discuter. Entre un patronat qui pousse pour la capitalisation et des syndicats qui réclament la retraite à 60 ans, cela paraît peu probable.