« François Bayrou » : la première fois que « Le Monde » a écrit
Il restera maire de Pau. Il est vrai que sa très brève apparition au gouvernement en 2017 ne doit pas l’inciter à tout lâcher pour cette nouvelle mission, bénévole, de haut-commissaire au plan et à la prospective. A peine nommé ministre de la justice dans le premier gouvernement Philippe, François Bayrou avait dû démissionner à la suite de l’affaire des assistants présumés fictifs du MoDem au Parlement européen. Un dossier dans lequel il est toujours mis en examen.
Il n’a que 27 ans lorsqu’il apparaît dans les pages du Monde, le 6 février 1978. Les législatives approchent et, dans les Pyrénées-Atlantiques, la majorité de droite « fonde ses espoirs » sur « ce jeune professeur » centriste. Il lui faudra patienter. On le retrouve dans Le Monde du 16 décembre 1989 délégué général de l’UDF. « Les nouvelles attributions données à cette fonction font virtuellement du jeune député des Pyrénées-Atlantiques [il a été élu en 1986] et ancien directeur de la campagne européenne de Mme Simone Veil… le numéro deux de la confédération », souligne Daniel Carton.
Le 24 mai 1990, il signe la première interview de François Bayrou ; a posteriori, certaines réponses font sourire. Il prône « un candidat commun » UDF-RPR à la présidentielle : « Nous devons à nos électeurs de ne plus les exposer au traumatisme de l’affrontement où l’allié du second tour est en réalité, pendant toute la campagne, le seul véritable adversaire. » Pour le désigner, il propose des primaires ou, à défaut, de s’en tenir au « bon sens des candidats éventuels, mais je vous accorde que c’est faire assez imprudemment crédit à la nature humaine ».
La sienne est ambitieuse : en 1993, il devient ministre de l’éducation nationale. « Ce poste […], cela fait des mois qu’il s’y préparait, qu’il s’y voyait déjà et ne s’en cachait pas […], il avait fini par apparaître comme le candidat naturel à la succession de Jack Lang. Et par faire oublier son handicap majeur, à 42 ans à peine : l’absence de toute expérience gouvernementale », écrit Gérard Courtois, dans ce premier portrait du 1er avril 1993. « Boursier méritant issu d’un modeste milieu de paysans de Bordères (Pyrénées-Atlantiques), c’est un “prof”, un vrai, agrégé de lettres classiques en 1973 et enseignant au lycée de Pau jusqu’en 1979. Et il ne conçoit guère que l’on puisse comprendre quoi que ce soit à l’éducation si l’on n’a été professeur. Il l’a démontré depuis des années, dans ses interventions à l’Assemblée nationale […]. Quitte à y ajouter un brin de fantaisie, en alexandrins ou en béarnais. »
Il vous reste 60.32% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.