Un chauffeur de bus de Bayonne en état de mort cérébrale à la suite d'une agression
Un chauffeur de bus du réseau Chronoplus de Bayonne, agressé dimanche 5 juillet au soir par plusieurs personnes à un arrêt, est en état de mort cérébrale, a appris l’Agence France-Presse (AFP) lundi, de source policière. L’enquête a été confiée au commissariat de Bayonne.
Un homme d’une trentaine d’années a été interpellé dès dimanche soir après l’agression, et quatre autres individus ont été placés en garde à vue lundi, a expliqué le procureur de Bayonne.
La victime, quinquagénaire, a été rouée de coups et grièvement blessée à la tête, dimanche, aux alentours de 19 h 30. Les motifs de l’agression ne sont pas encore clairs. Selon une source policière, le chauffeur a été frappé après avoir refusé la montée à un homme sans masque accompagné d’un chien, et avoir demandé par la même occasion à quatre passagers, qui se trouvaient déjà dans le bus sans porter de masque, d’en descendre.
Le conducteur de ce Tram’bus, long véhicule articulé, qui était inconscient au moment de sa prise en charge par les secours, a été transporté dans un état très grave au centre hospitalier de la Côte basque, à Bayonne.
Droit de retrait chez ChronoplusLundi matin, les conducteurs du réseau Chronoplus, qui dessert l’agglomération de Bayonne, Biarritz et Anglet, ont fait valoir leur droit de retrait, et le trafic est fortement perturbé, avec au moins neuf lignes à l’arrêt, selon le site Internet du réseau.
Lundi matin, de nombreux bus n’ont pas quitté le dépôt du réseau Chronoplus, où plusieurs dizaines de chauffeurs ont exprimé leur tristesse et leur colère après le drame. Ils ont assuré qu’ils ne reprendraient pas le travail « avant les obsèques » de leur collègue agressé.
Une décision que le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, et celui d’Anglet, Claude Olive, ont dit « comprendre ». Les deux élus, qui sont également respectivement président de la communauté d’agglomération du Pays basque et président du Syndicat des mobilités Pays basque, se sont rendus en matinée au dépôt pour rencontrer des représentants syndicaux et la direction du délégataire Kéolis.
Ils ont pris la parole devant les salariés, les assurant notamment de leur pleine « solidarité ». « Nous avons assisté à un acte particulièrement violent et barbare », a dit M. Etchegaray. « S’ils veulent stopper les transports jusqu’aux obsèques de Philippe [le conducteur agressé], on peut le comprendre et on s’associe à cette revendication légitime. Je ne vais pas juger ça. Philippe était une belle personne, qui ne laissait personne indifférent », a pour sa part déclaré M. Olive.
Le Monde avec AFP