Bayonne : un chauffeur roué de coups en état de mort cérébrale
Un chauffeur de bus de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) se trouvait hier en état de mort cérébrale après avoir été roué de coups la veille par un ou plusieurs passagers à un arrêt, une agression pour laquelle cinq personnes ont été placées en garde à vue.
Un trentenaire a été interpellé dès dimanche soir après l’agression et quatre autres individus ont été placés en garde à vue hier, a indiqué le procureur de Bayonne.
Selon une source policière, le chauffeur, un quinquagénaire, a été roué de coups et grièvement blessé à la tête après avoir refusé la montée à un homme sans masque accompagné d’un chien, demandant en même temps à quatre passagers, qui se trouvaient déjà dans le bus sans porter de masque, d’en descendre. Les faits ont eu lieu aux alentours de 19 h 30.
Le conducteur de ce "Tram’bus", un long véhicule articulé, était inconscient au moment de sa prise en charge par les secours et a été transporté dans un état très grave au centre hospitalier de la Côte basque à Bayonne.
Conséquence de cette agression, le réseau de bus Chronoplus, qui dessert l’agglomération de Bayonne, Biarritz et Anglet, a été fortement perturbé par un mouvement de retrait du personnel, avec au moins 9 lignes à l’arrêt.
"Un acte violent et barbare"De nombreux bus n’ont pas quitté le dépôt du réseau Chronoplus, où plusieurs dizaines de chauffeurs ont exprimé leur tristesse et leur colère après le drame. Ceux-ci ont assuré qu’ils ne reprendraient pas le travail "avant les obsèques" de leur collègue agressé.
Une décision que le maire de Bayonne Jean-René Etchegaray et celui d’Anglet Claude Olive, ont dit "comprendre".
Les deux élus, qui sont également respectivement président de l’Agglomération Pays basque et président du Syndicat des Mobilités Pays basque, se sont rendus hier matin au dépôt pour rencontrer des représentants syndicaux et la direction du délégataire Kéolis.
Ils ont pris la parole devant les salariés, les assurant notamment de leur pleine "solidarité". "Nous avons assisté à un acte particulièrement violent et barbare", a déclaré Jean-René Etchegaray, qui a dit espérer "que les auteurs soient traduits en justice et que la sanction soit sévère", de manière à envoyer "un signe significatif à toute la population".
"S’ils veulent stopper les transports jusqu’aux obsèques de Philippe (le conducteur agressé, NDLR), on peut le comprendre et on s’associe à cette revendication légitime. Je ne vais pas juger ça. Philippe était une belle personne, qui ne laissait personne indifférent", a pour sa part indiqué Claude Olive.