Coupe du monde 2023. Polémique autour du XV de France : c'est ...
Alors que le XV de France a besoin de calme, il a vu une polémique surgir de nulle part à moins d’une semaine de la Coupe du monde 2023.
Dans le viseur, le deuxième ligne Bastien Chalureau, appelé en renfort en fin de semaine dernière après le forfait de Paul Willemse.
Un député veut exclure ChalureauDimanche 3 septembre, le député LFI de la 3e circonscription de Seine-Saint-Denis, Thomas Portes, a déploré la convocation chez les Bleus du deuxième ligne de Montpellier. Il pointe du doigt une condamnation en justice remontant au 3 novembre 2020.
« Avec mon collègue député François Piquemal, nous allons saisir dès lundi la ministre des Sports pour qu’elle intervienne et qu’elle demande à l’équipe de France de ne pas le sélectionner », a martelé Thomas Portes au micro de La Matinale Week-End sur RMC.
Chalureau a écopé de 6 mois de prison avec sursisIl a été condamné à de la prison avec sursis. Dans les motifs de la condamnation, il est dit que ces violences ont été commises en raison de l’ethnie ou de la race.
Thomas PortesDéputé LFI au sujet de Bastien Chalureau
En novembre 2020, Bastien Chalureau, deuxième ligne formé à l’US Cazères XV (Haute-Garonne), passé par le Stade Toulousain, Nevers et Perpignan, a écopé de six mois de prison avec sursis et interdiction de détenir une arme pendant cinq ans, pour « violences racistes ». Un jugement rendu par le tribunal correctionnel de Toulouse.
Les faits se sont déroulés en janvier 2020 à la sortie d’une boîte de nuit à Toulouse. Contacté par Actu Rugby, Bastien Chalureau avait reconnu à l’époque s’être battu face aux ex-rugbymen Yannick Larguet et Nassim Arif, mais il avait nié « avoir proféré des propos racistes ».
Chalureau a fait appel : il est présumé innocentJe ne comprends pas le délibéré. [...] Je suis extrêmement révolté que l’on m’accuse à tort de racisme et je n'accepte pas d'être marqué du sceau du raciste. Ce n'est vraiment pas du tout le genre de la maison !
Bastien ChalureauDeuxième ligne de Montpellier et du XV de France
Yannick Larguet, qui avait reçu un coup de poing en pleine mâchoire, avait pour sa part assuré que Chalureau avait proféré « des insultes racistes », et notamment un « Ça va les bougnoules ? ».
Bastien Chalureau a interjeté appel de ce jugement. En attendant la décision définitive, il est aux yeux de la loi présumé innocent.
Florian Grill et Amélie Oudéa-Castéra répondentDimanche 3 septembre, la polémique a très vite enflé, prenant même des proportions assez conséquentes. Nouveau président de la FFR, Florian Grill a rapidement réagi sur le sujet, auprès de nos confrères de L’Equipe. « Il y a un appel en cours. Les propos racistes n’ont évidemment pas leur place dans le rugby mais il faut laisser faire la justice ».
Dans la soirée, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, interpellée par le député LFI Thomas Portes, a publié un communiqué afin de donner sa position. « Dans l’attente de la décision de justice définitive, chacun doit laisser la justice faire sereinement son travail, dans le respect de la présomption d’innocence. […] Être sélectionné en équipe de France, c’est représenter les valeurs républicaines d’égalité et de fraternité, donc se comporter en conséquence et notamment combattre toutes les formes de violences et de discriminations ».
Amélie Oudéa-Castéra a mentionné s’être entretenue dans la journée avec Florian Grill, mais aussi le manager du XV de France, Raphaël Ibanez.
Chalureau sélectionné depuis… novembre 2022Sans remettre en cause les intentions du député LFI Thomas Portes, et sans minimiser la condamnation en justice (il a fait appel, NDLR) et les faits reprochés à Bastien Chalureau, le timing a de quoi interpeller.
Certes, sa convocation pour la Coupe du monde 2023 est toute récente (vendredi 1er septembre, NDLR). Mais Bastien Chalureau (31 ans) n’est pas un novice chez les Bleus. Actuellement, il compte six sélections, et la première a eu lieu en novembre 2022 face à l’Afrique du Sud.
Galthié crispé par le sujetFace à la presse dimanche soir, le sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié, n’a pas pu couper à « l’affaire Chalureau ». « Bastien nous a informés de cette affaire et il nie fermement et formellement les faits. Une procédure est en cours », a-t-il dit, en toute simplicité. Avant d’ajouter :
Depuis quatre ans, le racisme n’a pas sa place dans notre équipe, il n’a pas sa place dans le rugby. L’intégrité est une valeur fondamentale de notre équipe, de notre sport.
Fabien GalthiéSélectionneur du XV de France
« On était au courant de cette affaire qui est encore en instruction. Ça se passe très bien avec Bastien. Notre principale préoccupation, c’est le terrain, la performance, et Bastien remplit parfaitement son rôle avec nous pour l’instant. Le groupe n’a pas été affecté par ça », a mentionné le capitaine et demi de mêlée Antoine Dupont.
Bien dans sa bulle, le XV de France est focus sur la Coupe du monde 2023. Et rien ne pourra le perturber. « La Coupe du monde, ce n’est pas pour les mauviettes. Il faut être costaud », précise un Galthié qui s’est montré quelque peu crispé sur cette « affaire Chalureau ».
Dusautoir cinglant sur ChalureauCe dimanche, à 5 jours du lancement de la Coupe du monde 2023 et du premier match France-All Blacks, le sportif ne semblait pas être la priorité des suiveurs au sujet du XV de France. Un seul thème surplombait les autres : « l’affaire Chalureau ».
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Ancien capitaine du XV de France, Thierry Dusautoir s’est montré cinglant sur le plateau du Canal Rugby Club : « J’ai toujours eu un problème avec Chalureau en équipe de France ». Mais de rappeler, avec finesse : « Je suis un peu gêné parce que je suis ami de la victime et j’ai un avis assez arrêté sur cette affaire ».
Bref, « l’affaire Chalureau » fait beaucoup causer. Et divise.
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