Le rappeur Sadek agresse le blogueur Bassem Braïki, une enquête ouverte
FAITS-DIVERS - Le blogueur controversé Bassem Braïki a été hospitalisé, ce mardi 11 février à Lyon, dans un état d’urgence relative. Il a été violemment agressé par plusieurs personnes - trois ou quatre hommes - peu après 4h du matin dans la commune de Vénissieux, près de Lyon.
Il a été conduit à l’hôpital, son pronostic vital n’étant pas engagé”, selon le parquet de Lyon à l’AFP. Contactés par l’agence, les pompiers du Rhône ont confirmé avoir “pris en charge à 4h20 à Vénissieux un homme de 37 ans suite à une agression”. “Blessé à la tête, il a été transporté à l’hôpital en urgence relative”, ont-ils ajouté.
Les images de son agression, particulièrement violente, ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux et font beaucoup réagir. Sur celles-ci, on voit l’un des agresseurs, armé d’une matraque télescopique, rouer de coups Bassem Braïki, allongé par terre, tentant de protéger son visage recouvert de sang.
Sur Twitter, plus de 291.000 tweets avec le mot “Bassem” avaient été diffusés à l’heure où nous publions cet article, mardi en début d’après-midi. 171.660 contenaient le nom du rappeur Sadek, sans compter ceux avec le hashtag #Sadek ou #SadekVSBassem.
“J’ai cédé comme un imbécile à la violence”Le rappeur a reconnu son implication dans ces violences et fait son mea culpa dans une série de vidéos diffusées mardi matin via ses stories Instagram. Il explique regretter les ”événements de cette nuit”. “Je ne suis pas fier de moi. J’ai cédé comme un imbécile à la violence et à la haine parce que je ne supportais plus les menaces avec les armes, les ‘viens’, ça m’a fait ressortir de mes retranchements”.
Le rappeur a envoyé un message d’alerte à “tous les petits frères qui (l)’écoutent”: “Sachez que ce que j’ai fait c’est de la grosse merde (...) Je vais payer pour ça, j’en suis tout à fait conscient et ce qui va m’arriver, c’est bien fait pour moi. Ne prenez pas ça en exemple (...) Le mieux c’est de discuter, d’entendre et de vivre ensemble”.
Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan a relayé les images de l’agression et dénoncé le “tabassage” de Bassem Braïki, l’associant à “la faiblesse de l’État” qui alimente selon lui “l’ensauvagement dans notre pays!”. Et l’ancien candidat à l’élection présidentielle d’ajouter: “Si nous ne réagissons pas, voilà un aperçu de la société dans laquelle vivront nos enfants”.
Le rappeur lui a répondu sur Twitter assurant que “c’est la faiblesse et le manque de réactivité de votre système judiciaire qui rend les gens fous, des mois que j’envoie des appels à l’aide ma famille et moi sommes harcelés, personne ne fait rien, j’ai honte de cette situation”.
Un blogueur controverséLe différend entre le rappeur de 28 ans et le blogueur de 37 ans est né ces derniers jours par messages interposés sur les réseaux sociaux, après l’annulation d’un showcase du rappeur, le samedi 8 février à Saint-Priest (Rhône). Les autorités avaient fait état de “risques d’attroupement”, après “un nombre important de messages à caractère provocateur et menaçants” appelant à perturber le concert diffusées sur les réseaux sociaux. Sadek avait accusé le blogueur d’être à l’origine de ces appels.
Bassem Braïki est un blogueur qui s’est fait remarquer notamment pour ses propos sur les islamistes après les attentats de Paris et plus récemment pour avoir appelé à “soigner” les homosexuels avec de l’Efferalgan et du cyanure. Il a aussi été condamné en mars 2016 à 5 mois de prison ferme pour outrage et menaces à l’encontre d’un policier. Il avait en outre entraîné l’annulation du concert de Booba à Dardilly (Rhône), toujours en 2016. Il est suivi sur les réseaux sociaux par plusieurs milliers de personnes.
Le parquet de Lyon a confirmé à l’AFP que la police était “intervenue cette nuit à la suite de l’agression de Bassem Braiki, lequel aurait déclaré avoir été frappé par plusieurs individus. “Les services de la Sûreté départementale du Rhône ont été saisis pour mener l’enquête en flagrance” pour “violences aggravées”, a-t-il ajouté.
Dans un entretien à l’édition internet du quotidien régional Le Progrès, le frère de Bassem, Bayrem Braiki, élu communiste à Vénissieux, a condamné “une tentative de meurtre”. “La préméditation est là, aggravée par le fait que la scène a été filmée et répandue sur les réseaux sociaux. C’est une honte !”, a-t-il dénoncé.