Agression de Bassem Braïki : une enquête ouverte pour «violences avec arme et en réunion»
Question posée par Richard le 11/02/2020
Bonjour,
Vous nous interrogez à la suite de la diffusion sur Twitter d’un extrait vidéo montrant une violente agression. Sur ces images, un homme au sol, présenté comme le blogueur Bassem Braïki, est frappé par plusieurs autres, sur fond sonore d’insultes. En légende : «Bassem il s’est fait fumer par l’équipe de Sadek la suite sur snap».
La suite, effectivement, figure sur Snapchat. Une vidéo plus longue montre de nouveau le blogueur pris à partie par d’autres hommes. Allongé par terre, il tente de cacher son visage recouvert de sang. Autour fusent les mêmes insultes à connotation homophobe. Sur certaines images, des matraques peuvent être distinguées.
D’autres vidéos sur le même réseau social suggèrent que la scène pourrait être la suite d'un contentieux entre le blogueur et le rappeur Sadek. Ce dernier se met ainsi en scène dans sa voiture, lundi soir, Porte de Clignancourt à Paris. Il menace alors directement le dénommé Bassem en proférant : «On va te baiser ta mère.» Plus tard dans la nuit, d’autres images montrent le même rappeur, là encore à bord d’une voiture. Hilare, il chante «Hé ho, on rentre du boulot» en montrant ses mains tachées de sang. Selon cette vidéo Snapchat, il est alors 4h21 du matin.
«Racisme, menaces, mensonges et délation»C’est précisément à cette heure qu’une équipe de pompiers du Rhône intervient à Vénissieux. Auprès de CheckNews, ils confirment «la prise en charge d’un homme de 37 ans à Vénissieux à 4h20. Roué de coups, il a été évacué en urgence relative vers l’hôpital de Lyon Sud».
La tension était montée ces derniers jours entre le rappeur Sadek et le blogueur de Vénissieux Bassem Braïki, connu pour ses propos provocants, à coups de tweets et de snap interposés. A tel point qu’un showcase de Sadek, prévu le 8 février dans une salle de Saint-Priest, en région lyonnaise, avait dû être annulé pour des raisons de sécurité, à la suite d'un «nombre important de messages à caractère provocateur et menaçants envers l’artiste et sa venue sur différents réseaux sociaux».
Ce mardi matin, Sadek a de lui-même reconnu les faits dans une story Instagram. Il assure : «En vrai de vrai je suis pas fier de moi. J’ai cédé comme un imbécile à la violence et à la haine. A un moment je supportais plus les menaces avec des armes, les propos […]. J’envoie ce message à tous les petits frères qui m’écoutent, sachez que ce que j’ai fait c’est de la merde. Et regardez bien, je vais payer pour ça, j’en suis totalement conscient. Et ce qui va m’arriver c’est tout à fait bien fait pour moi. Donc ne prenez pas ça en exemple, c’est de la merde. Le mieux c’est de discuter, de réussir à s’entendre et de vivre ensemble.» Le rappeur dit avoir été victime de «racisme, de menaces, de mensonges et de délation».
«Histoire de merde»«J’ai porté plainte comme un bon citoyen, il n’y a rien qui s’est passé. Au bout d’un moment j’ai pété un plomb et j’ai pensé que j’avais droit de me faire justice moi-même, ce qui est totalement faux et maintenant je vais payer pour ça. […] J’espère que ça servira d’exemple cette histoire de merde. Et même à Bassem j’espère qu’il se remettra en question parce qu’au bout d’un moment des gens peuvent vriller.»
Le parquet de Lyon, également sollicité, confirme à CheckNews l’identité de la victime ainsi que l'ouverture d’une enquête pour le chef de «violences avec arme et en réunion».
Anaïs Condomines