Covid-19 : l’Autriche confine sa population et impose la vaccination
Par SudOuest.fr avec AFPPublié le 19/11/2021 à 12h09Mis à jour le 19/11/2021 à 12h11
Confinement de la population dès lundi 22 novembre, vaccination obligatoire à partir du 1er février 2022, l’Autriche devient le premier pays de l’Union européenne à imposer de telles mesures
L’Autriche va confiner dès lundi l’ensemble de sa population et a décidé de rendre la vaccination obligatoire à partir du 1er février, devenant ainsi le premier pays de l’UE à prendre de telles mesures face à la résurgence des cas de Covid-19. Il faut « regarder la réalité en face », a déclaré le chancelier conservateur Alexander Schallenberg lors d’une conférence de presse dans le Tyrol.
« Malgré des mois de persuasion, nous n’avons pas réussi à convaincre suffisamment de gens à se faire vacciner », a-t-il souligné, déplorant la surcharge actuelle des unités de soins intensifs. « Augmenter durablement le taux de vaccination est le seul moyen de sortir de ce cercle vicieux », a estimé le chancelier. Il a par ailleurs annoncé un confinement jusqu’au 13 décembre. Une décision qui n’a « pas été facile à prendre » et qui sera réévaluée dans dix jours. Il a dit être conscient qu’on demandait « énormément » aux vaccinés, « parce que trop de gens n’ont pas fait preuve de solidarité ».
Les États autoritaires imposent la vaccinationSi un nombre croissant de pays impose un certificat de vaccination pour certaines catégories, comme le personnel de santé, très peu dans le monde imposent la vaccination à toute leur population adulte. C’est le cas dans deux États autoritaires d’Asie centrale, le Tadjikistan et le Turkménistan, ainsi qu’au Vatican. Territoire français du Pacifique sud disposant d’une large autonomie, la Nouvelle-Calédonie a également décidé d’imposer la vaccination à compter de fin décembre.
En Europe, la pandémie s’emballe et plusieurs pays ont annoncé un durcissement des restrictions ces derniers jours, en Suède, en Allemagne ou en Grèce, qui interdit aux non vaccinés d’entrer dans les espaces fermés, à l’exception des lieux de restauration.
Depuis lundi 15 novembre en Autriche, les deux millions de personnes non vaccinées n’avaient pas le droit de quitter leur domicile sauf pour faire leurs courses, du sport ou pour des soins médicaux. Désormais, l’ensemble de la population de 8,9 millions d’habitants est concernée par la mesure dans ce pays au taux de vaccination de 66 %, soit légèrement en deçà de la moyenne européenne, malgré l’instauration d’un passe sanitaire dès le printemps. Les écoles restent ouvertes pour l’instant mais les parents sont encouragés à garder les enfants à la maison, le télétravail étant fortement recommandé. Les restrictions récemment prises par le gouvernement ont entraîné une nette hausse du nombre d’inscriptions dans les centres de vaccination. Mais le nombre de cas continue d’augmenter : jeudi, plus de 15 000 nouvelles contaminations ont été enregistrées.
« Nous avons trop de forces politiques dans ce pays qui s’opposent avec véhémence » à la vaccination, a fustigé le chancelier, dénonçant un « attentat contre notre système de santé ». Une manifestation soutenue par le parti d’extrême droite FPÖ est prévue samedi à Vienne. « L’Autriche est maintenant une dictature ! », a lancé Herbert Kickl, chef du FPÖ vendredi face aux nouvelles mesures.